Une semaine après l'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, survenu le vendredi 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Le président de la mosquée d'Alençon Mahabba prend la parole. "Ce sont des événements qui nous touchent et qui sont contraires aux valeurs de l'islam", déclare avec chagrin Sade Qui Omar. Selon lui, une "tension politique" présente au sein de la France engendre ces actes barbares qu'il dénonce.
Vendredi 23 octobre, le président de la mosquée d'Alençon animera le prêche. Cet événement est pour lui l'occasion d'adresser un message "clair" aux fidèles. "Nous condamnons ces actes. Ce n'est pas la violence qui va résoudre le problème. Au contraire, c'est creuser encore plus le fossé."
"La lecture superficielle est le problème"
Aumônier au centre pénitentiaire d'Alençon-Condé-sur-Sarthe, Sade Qui Omar dresse un bilan qui laisse sans voix. "80 % des prisonniers sont des convertis." Selon lui, la raison d'une telle proportion serait due à une lecture superficielle des textes religieux. Pour mettre un terme à ce problème, il compte sur le savoir des imams : ces personnes qui connaissent les valeurs de l'islam permettent "une meilleure interprétation et des explications pour éviter les fausses idées".
La mosquée Mahabba, qui signifie "amour du peuple", est en majorité fréquentée par des jeunes. Sade Qui Omar se souvient de Fabien Clain, terroriste islamiste et djihadiste qui a grandi à Alençon. Celui-ci était proche des terroristes Abdelkader et Mohammed Merah. Depuis sa radicalisation, le président de la mosquée et son équipe ont effectué un travail d'ampleur pour éviter de nouvelles radicalisations. Sade Qui Omar se félicite : "Grâce à notre travail, aucun individu n'est parti en Syrie."
Ecoutez ici le président de la mosquée d'Alençon :
"Il faut combattre l'islamisme radical"
La mosquée Mahabba d'Alençon a engagé un imam pour permettre aux plus jeunes de "mieux comprendre l'islam". Selon le président de la mosquée d'Alençon Sade Qui Omar, "il faut donner des cours religieux à la mosquée pour apporter une correction aux mauvaises interprétations, afin d'aider les jeunes à sortir de ce problème qu'est la radicalisation".
"Les mosquées dénoncent ces actes"
Lors des précédents attentats revendiqués par l'État islamique, les mosquées attendaient un communiqué du Conseil français du culte musulman (CFCM) pour suivre des directives. Aujourd'hui, "toutes les mosquées prennent elles-mêmes des initiatives pour dénoncer ces actes avec un sens républicain", précise le président de la mosquée d'Alençon Sade Qui Omar.
Une mosquée qui compte
La mosquée Mahabba compte une soixantaine d'adhérents. Lors du prêche du vendredi après-midi, ce sont près de 200 fidèles qui se rassemblent dans le lieu de culte.
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