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Sid-Ahmed Ghlam raconte son "embrigadement" au sein de l'Etat islamique

France-Monde. "La seule chose qui m'intéressait, c'était défendre le peuple syrien"... L'étudiant algérien Sid-Ahmed Ghlam, accusé de l'assassinat d'une femme de 32 ans et d'avoir projeté un attentat contre une église à Villejuif en avril 2015, a raconté son "embrigadement" au sein de l'Etat islamique mercredi devant la cour d'assises spéciale de Paris.

Sid-Ahmed Ghlam raconte son "embrigadement" au sein de l'Etat islamique
Croquis d'audience de Sid-Ahmed Ghlam, accusé d'avoir projeté un attentat contre une église en avril 2015 à Villejuif, lors de son procès à Paris, le 5 octobre 2020 - Benoit PEYRUCQ [AFP]

D'une voix souvent hachée, le jeune homme de 29 ans a raconté comment il avait adhéré sans broncher aux thèses de l'Etat islamique. "Je suis un suiveur, pas un meneur... Je donnais facilement ma confiance aux gens... J'acceptais tout ce qu'on me racontait... On m'a embrigadé", dit-il, les mains crispés sur la bordure du box.

Selon Sid-Ahmed Ghlam, son radicalisme aurait pris corps au cours de l'été 2014 à l'occasion d'un voyage en Algérie dans sa ville natale de Tiaret. Avec son ami d'enfance, Imad Benyahya il rencontre un certain Aymen qui leur parle de la nécessité de faire le jihad en Syrie.

"J'ai été séduit", admet Sid-Ahmed Ghlam. "On m'expliquait que le peuple syrien se faisait gazer par Bachar al-Assad... Je ne voulais pas rester inactif".

"Si j'étais tombé sur des représentants de l'Armée syrienne libre (ASL) je les aurais suivis... Si la France s'était attaquée à Bachar al-Assad, je l'aurai suivie", affirme l'étudiant.

"Donner un sens à ma vie"

"J'avais besoin de donner un sens à ma vie", résume-t-il.

De retour à Paris, il se gave de la propagande de l'Etat islamique. Rien ne le choque pas même les vidéos d'exécutions d'otages de l'organisation.

A l'automne 2014, il s'embarque pour la Turquie avec l'intention d'aller en Syrie mais les cadres de l'Etat islamique ont un autre projet pour lui. Avec ses papiers en règle, sa résidence légale en France, Sid-Ahmed Ghlam est le soldat idéal pour commettre des attentats sur le sol français.

"J'étais dans l'engagement total", se souvient Sid-Ahmed Ghlam, qui voue alors "une confiance aveugle" à l'Etat islamique.

En Turquie, il rencontre Abdelnasser Benyoucef, alias Abou Mouthana, et son bras droit Samir Nouad, alias Amirouche, deux cadres de l'Etat islamique, chargés des opérations extérieures.

En février 2015, Sid-Ahmed Ghlam retourne en Turquie, à Gaziantep, à une centaine de kilomètres de la frontière syrienne. Ses futurs commanditaires justifient l'attaque de Charlie Hebdo qui vient d'avoir lieu à Paris, lui montrent une vidéo de bombardement d'une maternité en Syrie ou en Irak par les forces de la coalition. L'étudiant repart en France gonflé à bloc, bien décidé à passer à l'acte à son tour.

L'a-t-il fait? L'étudiant qui se dit "repenti" affirme avoir "évolué" et ne plus se reconnaître dans les thèses radicales de l'Etat islamique. "Ils m'ont raconté des mensonges", dit-il en expliquant avoir découvert la mystification de l'organisation en s'informant en prison.

Pourtant des rapports de l'administration pénitentiaire, lus à l'audience, indiquent que Sid-Ahmed Ghlam faisait preuve de "prosélytisme" en détention. Il aurait cessé de le faire à l'approche de son procès, indique l'avocat général.

"J'ai besoin encore de faire un travail sur moi-même et de soutien", avance Sid-Ahmed Ghlam tout en affirmant que "la page a été tournée".

"Puisque vous affirmez être repenti, reconnaissez-vous enfin avoir tué Aurélie Châtelain?", la jeune mère de famille froidement abattue d'une balle dans le thorax le 19 avril sur un parking de Villejuif, demande l'avocat des parties civiles, Antoine Casubolo-Ferro.

"Jamais de la vie, non!", répond l'accusé qui affirme aussi n'avoir jamais eu l'intention de massacrer des paroissiens à Villejuif mais seulement de les effrayer.

A la fin de son interrogatoire, la présidente demande aux sept autres accusés de donner leur sentiment sur les déclarations de Sid-Ahmed Ghlam.

"Je suis choqué par ce que j'ai entendu. Ce n'est pas un repenti. Il ment depuis le début", lance Abdelkader Jalal, accusé d'avoir fourni une voiture et des gilets pare-balles à Sid-Ahmed Ghlam.

Pour Me Casubolo-Ferro, "Sid-Ahmed Ghlam est maître dans l'art de la +teqiya+, l'art de la dissimulation".

La cour doit poursuivre jeudi l'interrogatoire de Sid-Ahmed Ghlam.

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