Alors que la France vit un regain de l'épidémie de Covid-19, comment les soignants vivent-ils l'arrivée de cette deuxième vague ? En Normandie, le département de la Manche est le moins touché par la circulation du virus, alors qu'elle ne cesse d'augmenter depuis ces dernières semaines, avec un taux d'incidence, mardi 13 octobre, supérieur au seuil d'alerte de 50. Par conséquent, de nouvelles restrictions ont été annoncées par le préfet de la Manche dès le lendemain, concernant les marchés et les abords des écoles.
"On sera là, mais à quel prix ?"
Au Centre hospitalier public du Cotentin (CHPC) à Cherbourg, le personnel semble à bout, à l'image de Nathalie Laurens, infirmière : "On sera là, on fera notre taf, on fera le nécessaire, mais à quel prix ? On est fatigués et ce qui nous inquiète le plus dans cette deuxième vague, c'est : 'Comment on va faire pour pouvoir tenir le coup dans l'effort, dans la douleur, dans la durée ?' On va y aller, mais comment ?"
Nathalie Laurens
Un coup de gueule partagé par Sylvie Meriel, secrétaire du syndicat FO : "Pendant la première vague, on a eu l'impression qu'enfin l'État prenait pleinement conscience des difficultés des hôpitaux, des conditions de travail qui sont difficiles, des sous-effectifs, des salaires bas… mais à peine sortie de cette première vague, les mêmes habitudes ont été prises, avec l'économie avant le reste. Rien n'a été fait sur les conditions de travail et le manque de personnel."
Le personnel dénonçait dès juin 2019 les 190 suppressions d'équivalents temps plein, prévues d'ici 2022.
Sylvie Meriel
"On est face à une impasse, puisqu'on nous refuse des lits supplémentaires depuis des années", déplore Dominique Merlier, aide-soignant et secrétaire adjoint à la CGT Pasteur, qui s'inquiète de la situation sanitaire à venir. "On a reçu des patients Covid dans un état assez grave venus d'autres départements, de Caen par exemple. Ça va devenir démentiel si ça continue." De son côté, Sylvie Meriel temporise : "Pour le moment, nous ne sommes pas en tension au niveau des cas de réanimation."
Les représentants des syndicats CGT et FO du CHPC sont unanimes : "il n'y a pas eu de réelles améliorations" à la suite du Ségur de la santé, excepté l'annonce d'une augmentation de salaire de 183 euros par mois. Sollicitée par Tendance Ouest, la direction de l'hôpital n'a pas répondu.
Un appel à manifester à Saint-Lô
Par ailleurs, une délégation de la CGT du CHPC rejoindra l'appel à manifester ce jeudi 15 octobre à 13 h 45, devant l'hôpital américain à Saint-Lô, en soutien au personnel du secteur médico-social, qui n'a pas obtenu cette même revalorisation salariale.
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