Avec la crise sanitaire, la crise sociale. Le baromètre du Secours populaire français, publié mercredi 30 septembre, le montre bien. 38 % des Français disent rencontrer des difficultés face aux dépenses du quotidien. 40 % se restreignent sur la qualité de leur alimentation pour des raisons financières. Plus de huit Français sur dix estiment que leurs enfants ont plus de risque de connaître la pauvreté. Et la situation n'est pas différente sur le terrain, en Seine-Maritime. "On a reçu 18 000 personnes de plus que d'habitude pendant le confinement", explique Émilie Le Bigre, directrice du Secours populaire 76, soit 47 % de personnes en plus. Selon elle, un tiers de ces personnes sont devenues des bénéficiaires réguliers et ont encore besoin de l'aide de l'association aujourd'hui.
Des nouveaux publics
Parmi ces nouveaux bénéficiaires, des publics nouveaux, victimes collatérales de la crise sanitaire. "Ce sont des étudiants qui ont perdu leur petit boulot, des intérimaires qui n'avaient plus de mission ou encore des autoentrepreneurs, qui ne pensaient jamais pousser les portes du Secours populaire."
Face aux besoins, l'association s'est recentrée sur l'aide alimentaire. "Les personnes cherchent avant tout à remplir leur frigo", explique Émilie Le Bigre. Nouveauté, l'association distribue désormais aussi des produits frais achetés auprès de producteurs locaux pour offrir une alimentation de qualité. Maintenant, ce sont les demandes d'aides financières qui pleuvent auprès du Secours populaire. "Les familles à la limite de la pauvreté ont besoin d'aide pour payer le loyer, les factures énergétiques, les frais de santé…" Heureusement, l'association a pu compter sur des aides de la Métropole, de la Ville de Rouen ou encore de l'État, "qui a mis du temps à réagir". De quoi assurer ses missions essentielles, même si les bénévoles viennent à manquer. "Je dirais qu'on en a perdu un tiers", explique la directrice. Des bénévoles "qui reviendront", mais qui ne veulent pas prendre de risques pour eux-mêmes ou leur proche pendant l'épidémie. Pas de quoi faciliter le quotidien de l'association, qui doit faire plus avec moins de monde. "On est présent et on le restera, mais c'est difficile. On a moins de rentrées financières, moins de bénévoles… Il y a un sentiment de lassitude et de colère face à la situation", concède Émilie Le Bigre.
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