La crise sanitaire aura été un choc pour le marché de l'immobilier. Confinement oblige, toutes les ventes ou presque ont été complètement interrompues pendant deux mois. Au déconfinement, le Conseil régional des notaires de Normandie a néanmoins constaté un fort rebond et une attractivité particulière de la Seine-Maritime et de l'Eure, notamment pour leur proximité avec Paris. "Les gens se sont rendu compte qu'ils ont besoin d'améliorer leur cadre de vie, avoir plus grand et plus d'extérieur", note Capucine Lesault, notaire déléguée régionale à la communication. Un besoin d'espace, notamment des habitants de la région parisienne donc, qui ont plébiscité des tarifs attractifs. "Il y a notamment un engouement nouveau pour le littoral", note Pierre Lemmonier, notaire à Fécamp. Globalement en Seine-Maritime, le prix médian des maisons anciennes est de 160 000 €, soit une augmentation de 3,9 % entre juillet 2019 et juin 2020. Pour les appartements anciens, le prix du mètre carré a gagné 4,7 % en un an à 1 840 €/m2. Et encore, les chiffres ne reflètent pas complètement le phénomène, puisqu'ils sont arrêtés à juin 2020 et ne prennent pas encore en compte toutes les ventes négociées au déconfinement. Sur certains territoires, la hausse des prix est assez remarquable, + 14,7 % sur les maisons anciennes dans l'agglomération de Dieppe, + 18,2 % à Rouen… L'arrivée de Parisiens va-t-elle faire flamber les prix et rendre l'achat inaccessible aux locaux ? "C'est trop tôt pour le dire, selon Pierre Lemmonier. Il faudra voir ce que donne l'année prochaine, mais il y a une probabilité que les prix augmentent."
Les notaires craignent malgré tout un nouveau creux dans les mois à venir, étant donné la baisse des dossiers de négociations en ce moment. Et, si "c'est toujours le moment d'acheter avec des taux d'intérêt très attractifs", comme l'explique Capucine Lesault, encore faut-il trouver chaussure à son pied : "Il n'y a pas beaucoup de biens pour le moment. On n'arrive pas à trouver des vendeurs. Et il y a beaucoup de demandes."
Le prix du neuf aussi en hausse
Le marché du neuf se porte bien également, malgré une baisse des ventes durant le deuxième trimestre de l'année, là aussi en raison du confinement. "Dès la fin du confinement, on a retrouvé l'ensemble de nos clients avec beaucoup de demandes", assure Damien Renard de l'Observatoire du logement neuf en Normandie. "Le territoire séduit beaucoup. Le logement neuf, c'est aussi des espaces extérieurs, des balcons… Cela correspond à la demande", estime le professionnel.
Le problème est désormais de trouver des terrains à bâtir, avec les inquiétudes et la législation qui évoluent sur l'artificialisation des terres. "L'offre tend à décroître du fait de l'allongement de l'instruction des permis de construire", explique Damien Renard.
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