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Bélarus: face à la contestation, investiture en catimini pour Loukachenko

France-Monde. Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, confronté à un mouvement de contestation post-électoral inédit, a prêté serment mercredi dans le secret pour un sixième mandat, avant de proclamer que la "révolution" voulue par ses détracteurs a échoué.

Bélarus: face à la contestation, investiture en catimini pour Loukachenko
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko prête serment pour un sixième mandat lors de sa cérémonie d'investiture, à Minsk le 23 septembre 2020 - - [BELTA/AFP]

"Alexandre Loukachenko a prononcé le serment en langue bélarusse, après quoi il a signé l'acte de prestation de serment, puis la présidente de la Commission électorale (...) lui a remis le certificat de président de la République du Bélarus", a indiqué d'abord l'agence étatique Belta, puis le site de la présidence.

Dans la matinée, les médias indépendants bélarusses et les plateformes de l'opposition avaient spéculé sur une investiture surprise, le cortège présidentiel ayant défilé dans la rue à toute vitesse, l'artère principale de Minsk ayant été fermée au public et les forces de l'ordre ayant été déployées en nombre autour de la présidence.

"Le président sortant qui affirme avoir gagné avec 80% des voix fait de son investiture une opération des services spéciaux, sous protection des forces antiémeutes et dans le secret", a ironisé sur la messagerie Telegram l'un des représentants de l'opposition, Pavel Latouchko, exilé comme beaucoup de ses camarades.

"Révolution de couleur"

Pour les opposants et des médias indépendants, cette cérémonie, qui devait avoir lieu légalement avant le 9 octobre, a été organisée en catimini afin de ne pas servir de catalyseur à une nouvelle grande manifestation.

Selon la présidence, M. Loukachenko a fait état de sa "fierté" dans son discours inaugural devant de hauts responsables triés sur le volet, car selon lui la nation a vaincu les fauteurs de troubles.

Il a affirmé que son pays avait résisté à une "révolution de couleur", surnom donné en ex-URSS aux mouvements populaires qui ont chassé du pouvoir des régimes autoritaire depuis le début des années 2000 en Ukraine, en Géorgie ou encore au Kirghizstan. Pour la Russie et M. Loukachenko, il s'agissait de révoltes fomentées par les Occidentaux.

"Notre Etat était face à un défi sans précédent (...) mais nous sommes parmi les seuls, sinon les seuls, chez qui la +révolution de couleur+ n'a pas fonctionné. C'est le choix des Bélarusses, qui ne voulaient pas la perdition de leur pays", a-t-il dit.

"Nous n'avons pas seulement élu un président, nous avons défendu nos valeurs, la vie dans la paix, la souveraineté et l'indépendance" du pays, a-t-il encore dit.

"Farce"

Le chef de la diplomatie lituanienne, l'un des pays accueillant les opposants bélarusses et que M. Loukachenko accuse de comploter contre lui, a raillé la cérémonie. "Quelle farce. Des élections frauduleuses, une investiture frauduleuse", a écrit sur Twitter Linas Linkevicius.

M. Loukachenko est confronté depuis la présidentielle du 9 août à une contestation inédite, des dizaines de milliers de personnes sortant notamment dans la rue chaque dimanche à Minsk pour dénoncer sa réélection jugée frauduleuse, et cela malgré la répression du mouvement.

Les premiers jours, les manifestations ont été réprimées très violemment et des milliers de personnes ont été arrêtées.

Les figures de l'opposition ont été soit incarcérées, soit contraintes à l'exil ces dernières semaines, comme la candidate Svetlana Tikhanovskaïa, une novice en politique, qui a galvanisé les foules durant la campagne électorale et revendique la victoire au scrutin.

De nombreux journalistes ont aussi fait l'objet d'arrestations, d'intimidations ou de retraits d'accréditation. Mercredi, c'est le rédacteur en chef du site indépendant Nacha Niva qui a été arrêté.

M. Loukachenko, qui accuse les Occidentaux d'avoir orchestré la protestation, a promis une vague réforme constitutionnelle pour répondre à cette crise politique. Mais il a exclu tout dialogue avec les détracteurs du régime qu'il pilote depuis 1994.

La Russie l'a assuré de son soutien, bien que dans les semaines précédents la présidentielle il avait au contraire accusé Moscou de chercher à le chasser du pouvoir pour pouvoir vassaliser son pays.

Les Européens menacent eux de sanctionner Minsk, mais ils n'ont pu encore s'entendre sur des mesures, en raison de divergences internes à l'UE.

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