Pour certains, c’est le symbole de la convivialité, de la bonne humeur, la version franco-française de l’Auberge espagnole. Pour d’autres, l’expérience s’est révélée moins sympathique. Quels sont donc les ingrédients d’une colocation réussie ?
La vie en communauté
C’est l’un des intérêts premiers de la colocation : l’avantage économique de ce mode de vie. Parfois, elle est la seule solution pour sortir du cocon familial sans pour autant se ruiner. Voilà pourquoi la colocation concerne en majorité une population étudiante. Si les colocataires peuvent bénéficier des aides pour le logement, le budget s’en trouve encore allégé.
C’est le cas de Mélanie et de Jérémy (photo de Une) en colocation à Rouen depuis un an. Ils ne feraient marche arrière pour rien au monde. Ce qui leur plaît ? Avoir quelqu’un à qui parler en rentrant le soir et disposer d’un grand appartement pour un loyer individuel moindre. Dans leur duplex, chacun a sa chambre. “C’est essentiel d’avoir son espace vital et de pouvoir s’isoler quand on le souhaite”, lancent-ils en cœur.
Car des contraintes, il y en a. Xavier en a fait les frais. Pour lui, l’expérience ne s’est pas prolongée au-delà d’un mois. “Je ne connaissais mon colocataire que depuis peu et je pensais que tout se passerait bien. Mais nous avions tous les deux nos habitudes. C’est vite devenu insupportable.”
Vivre en communauté demande bien sûr de faire des concessions. “Il faut vraiment prendre le temps de réfléchir avant de s’engager dans une colocation”, insiste Quentin Michaud, fondateur du site internet sociallyroom.com dédié à ce mode de vie. ‘Il est fortement conseillé d’apprendre à bien connaître les personnes, sinon la colocation peut vite tourner au cauchemar.” Et les cas de litiges sont nombreux, rendant alors la vie commune insupportable.
La colocation, c’est aussi et avant tout, pourrait-on dire, un état d’esprit : “Dès que l’on rentre dans une colocation, il faut se dire que l’on est chez nous et non pas chez soi, sinon c’est le début des problèmes.”
Des jeunes actifs adoptent eux aussi la colocation. C’est le choix de Thomas, Sophie, Suzanne, Antoine et Mathias. Ils ont entre 24 et 33 ans, travaillent tous les quatre. Chez eux, tout est rodé. Les filles sont à l’étage, les garçons au rez-de-chaussée. Le premier avantage est économique, mais le côté communautaire est essentiel. “C’est un peu une seconde famille”, se réjouit Thomas, un des heureux colocataires. Car pour tous, la colocation est devenue une source permanente d’amitié. Finie l’indépendance ? Surtout pas ! “Chacun peut mener sa vie tout en respectant celle des autres, mais si l’un de nous fait une erreur, les autres sont tolérants. C’est pour ça que ça marche !” Il a fallu à chacun composer avec les caractères des autres pour bâtir une vraie communauté et ériger la colocation... en art de vivre.
Anne Letouzé
Repères
Contrat Le bail monocontrat exige la signature d’un seul colocataire mais ne donne aucune garantie en cas de litige. Il est conseillé de signer un bail multicontrat.
350 C’est le nombre de logements proposés à la colocation par le CROUS. Ils ne sont pas très demandés, les étudiants préférant souvent des studios indépendants.
Sociallyroom Tout juste lancé par Quentin Michaud et Enguerran Thiery, ce site communautaire aide à trouver une colocation et dispense les conseils de base.
11 mois C’est la durée de vie moyenne d’une colocation. La brièveté de ce mode de logement s’explique par le fait qu’il concerne principalement des étudiants.
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