Besoin d'air, d'espace, d'un jardin pour les enfants ou d'une terrasse ? Le confinement a-t-il influencé l'envie d'acheter des Caennais ? Sans doute. C'est en tout cas l'hypothèse émise par Stéphane Bottet, responsable des transactions à l'agence Le Strat Caen Immobilier. "Les mois de juin, juillet et août ont été exceptionnels. On appréhendait cette phase post-confinement, mais en termes de volumes, on a augmenté nos ventes de 15 à 18 %." Déjà bien partie pour battre ses records au premier trimestre 2020, l'agence immobilière n'a pas "mal" vécu la crise. Malgré leur fermeture forcée, l'impossibilité de faire des visites et de rencontrer les potentiels acheteurs, leur retard a été "largement dépassé. On prévoit +20 % sur le mois de septembre".
Les maisons en centre-ville très prisées
S'il y a beaucoup d'acquéreurs sur le marché, les biens en vente, eux, sont de moins en moins nombreux. Cette loi de l'offre et la demande fait aussi augmenter les prix. "En un an à Caen, le prix des maisons anciennes a augmenté de 9,4 % et celui des appartements de 5,1 %. Le marché est ultra-tendu depuis deux ans, mais depuis le 11 mai, ça s'accélère ! Il y a un emballement. On est les premiers surpris !", s'étonne Aymeric Cours-Mach, membre de la chambre des notaires.
Valérie Levilland et Nicolas Bompoint, ce couple de quadragénaire, souhaite acheter une maison d'environ 60 m2 habitables, avec jardin. Cela fait déjà un an et demi qu'ils ont entamé leurs recherches. Ils ont été stoppés pendant le confinement et sont désormais impatients de trouver la perle rare. Leurs exigences ont parfois été revues à la baisse. "On regarde plus loin, à maximum 30 min de Caen. Il y a davantage de biens accessibles avec notre budget", explique Valérie Levilland. Un constat que partagent les professionnels de l'immobilier : "Il n'y a plus de stock à Caen. Les biens qu'il reste sont trop chers ou bien ont des défauts majeurs", explique Aymeric Cours-Mach. Ou bien si offre il y a, il faut "être extrêmement réactif, souligne Nicolas. On avait trouvé une maison qui nous plaisait, mais si vous n'êtes pas prêt à faire une offre et signer tout de suite, le bien vous passe sous le nez".
Cette tendance se retrouve notamment dans l'investissement locatif. Dans une ville comme Caen, qui compte 30 000 étudiants, les appartements les plus prisés sont les studios, F1 et F2 de moins de 40 m2. "C'est rentable et, niveau budget, c'est un peu plus accessible, indique Lucas Danguy, agent immobilier chez Le Strat Immobilier. Ceux bien placés, proches du centre-ville et des campus universitaires partent en 24 à 48 heures." Un projet, un budget conséquent, un apport et des exigences raisonnables, l'achat immobilier devient presque un luxe à Caen. Reste à savoir si les banques vont suivre longtemps…
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