Comment sentez-vous cette rentrée économique ?
"Malgré l’ambiance anxiogène actuelle, aucun indicateur économique régional n’est pour l’heure dans le rouge. Je crois que tout le monde est satisfait d’avoir évité une nouvelle crise financière durant l’été. Nous attendons encore les grandes décisions européennes. Ceci-dit, il faut reconnaître que le climat général n’est pas très porteur."
Existe-t-il une spécificité haut-normande dans cette crise ?
"Les indicateurs régionaux sont moins négatifs que dans le reste de la France, notamment dans l’industrie et les services marchands. La situation est relativement favorable, même si la Banque de France prévoit un mauvais 3e trimestre. En juillet, nous avons, par exemple, constaté une augmentation de 2,5% des encours de crédit dans les grandes entreprises et de 4,1% dans les PME, par rapport à juillet 2011. Le crédit circule, les banques continuent de prêter malgré la prudence générale. Il n’y a pas eu de credit crunch (pénurie de crédit). De ce côté-là, le combat est gagné."
Le surendettement des particuliers s’est-il aggravé ?
"Nous traitons environ 10.000 dossiers de surendettement par an dans la région. Après plusieurs années de hausse, nous avons enregistré une baisse en 2012, contrairement à la tendance générale en France. Sur les sept premiers mois de l’année, le nombre de dossiers déposés a diminué de 5,8%. C’est une bonne nouvelle, mais il faut se méfier, car il existe souvent un décalage entre la situation économique et sociale et l’évolution du surendettement. Et puis, nous avons quelques inquiétudes car la détérioration de la situation dans l’industrie, très présente en Haute-Normandie, pourrait créer du chômage, et donc du surendettement".
On entend souvent parler de la Banque de France, mais quel est son rôle en province ?
"En région, elle a plusieurs missions : garantir la bonne circulation et l’entretien de la monnaie, réaliser des enquêtes économiques, mettre à jour les fichiers bancaires sur les particuliers ou les entreprises, assurer la médiation du crédit et traiter les dossiers de surendettement. La collecte d’informations sur les 7.400 entreprises cotées est un travail immense. Chaque année, nous réalisons 1.500 entretiens, nous recensons les informations sur la vie des entreprises, les impayés, les crédits à long terme, les risques, et nous analysons les comptes sociaux des sociétés réalisant plus de 750.000€ de chiffre d’affaires. Ces informations sont très protégées et uniquement accessibles aux établissements de crédit."
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