En mars, la moitié de l'humanité était confinée. "Il fallait profiter de ce cas particulier pour faire de la recherche", estime Nicolas Bessot, membre du laboratoire COMETE de Caen. Ce spécialiste du rythme biologique a donc lancé un questionnaire sur Internet. Activité physique, sommeil, temps d'écran… Il recueille 1 700 réponses. "Notre postulat de départ était que les couche-tard, libres d'organiser leur journée, seraient moins impactés par le stress du confinement. Car notre société est plutôt construite pour les gens 'du matin'." Nicolas Bessot en est au stade de la rédaction des résultats. 17 % des interrogés ont déclaré avoir des symptômes dépressifs, alors qu'ils n'en avaient pas auparavant. L'étude montre surtout que les gens du soir - qui se couchaient encore plus tard, confinés - sont finalement davantage touchés. "L'objectif est qu'elle soit publiée dans une revue scientifique. Personne d'autre ne s'est intéressé à cette question jusqu'ici."
En Asie, aux origines du virus
Les recherches s'inscrivent parfois dans un temps plus long. Dans le cadre du programme 13 Novembre, co-dirigé par l'historien Denis Peschanski et le neuropsychologue Francis Eustache, une étude parallèle a ainsi été lancée. 200 personnes, dont 120 directement touchées par les attentats de Paris en 2015, viennent tous les deux ans passer des examens à Caen. "Les années intermédiaires, comme 2020, nous les recontactons simplement pour prendre de leurs nouvelles", indique le neuropsychologue. Mais cette année, cette prise de contact a permis de recueillir des données scientifiques sur le confinement et le déconfinement. "Cela permet de voir l'impact d'une telle situation chez des personnes déjà fragilisées sur le plan psychique." Les résultats ne sont pas encore connus, mais "globalement, il semble que le post-confinement soit moins simple à vivre que le confinement, qui avait quelque chose de protecteur". Au laboratoire de virologie du CHU, ce n'est pas le confinement, mais le Covid-19 lui-même qui est passé au crible. Dès le mois de mars, les chercheurs ont ainsi isolé une souche très proche de celle qui circule sur les patients. "Peu d'endroits bénéficient encore de ce savoir-faire", note Meriadeg Le Gouil, hospitalo-universitaire. Il coordonne en parallèle le projet DisCoVer, qui s'intéresse aux origines du virus, en collaboration avec des chercheurs du Laos et de la Thaïlande. "Nous allons réaliser des échantillonnages sur des espèces sauvages, regarder si l'on peut trouver une diversité de virus proches les uns des autres, leurs caractéristiques, comment ils évoluent ou se transmettent." Des sites précis seront identifiés et étudiés sur quatorze mois. Mais la première mission devra attendre : le voyage prévu cet automne va devoir être reporté, à cause, bien sûr, du Covid-19 !
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