La lumière des projecteurs, les chants dans les travées, le bruit sourd des plaquages. Le stade Mermoz devait enfin reprendre vie, le vendredi 4 septembre, pour le grand retour de la Pro D2 et du Rouen Normandie Rugby. Mais une fois encore, le coronavirus est passé par les vestiaires rouennais pour contrecarrer les plans d'un club qui a cruellement besoin, comme tous les autres, de retrouver son public.
"On est obligé d'être agile, concède Éric Leroy. Ça vient encore de changer : tant qu'on est en zone verte, on n'est plus obligé de laisser un siège entre les groupes dans les tribunes." [NDLR : l'interview a eu lieu avant le passage en zone rouge, le 6 septembre] Pourtant, la jauge maximale de l'antre des Lions sera rabaissée de 3 500 à 2 700 personnes, selon un protocole validé par la préfecture. "C'est parce qu'on a sanctuarisé une partie de la tribune pour les joueurs et on doit réduire le nombre de personnes debout le long de la main-courante", précise le président, pour qui les contrôles sanitaires, l'adaptation des espaces partenaires et la signalétique représentent "30 000 à 40 000 €". Avec la perte de billetterie, c'est un vrai trou dans le budget qui doit être comblé grâce à la solidarité des joueurs et du staff, qui ont consenti à une baisse de salaire.
Un gros manque à gagner
Au Rouen Métropole Basket, il n'est pas encore question de couper dans la masse salariale. Mais le club devra lui aussi faire face à une baisse de recettes de billetterie. "On veut assurer le maximum de sécurité à notre public, donc on va maintenir un siège vide entre chaque supporter", décrit Julien Alonso, le directeur commercial du RMB. Un choix qui pèse sur la capacité du Kindarena, qui passe de 5 700 à 2 500 places. "En début de saison on reçoit Évreux, et on sait que pour ce genre de matches on peut monter à 3 500 ou 4 000 supporters, donc c'est un gros manque à gagner", poursuit-il. Un peu plus en amont de la Seine, le Rouen hockey élite 76 a choisi, lui, de faire tourner la patinoire de l'Ile Lacroix à plein régime, soit plus de 3 000 places après l'inauguration de la nouvelle tribune. Une bonne nouvelle qui n'efface pas la crainte de voir le département passer en zone rouge et tout le protocole tomber à l'eau. Surtout quand le club est à ce point dépendant de son public. "On ne va pas se mentir : la billetterie représente 41 % de notre budget donc on se doit de mettre notre public en sécurité pour continuer de l'accueillir", explique Guy Fournier, le manager général du club. Un exemple ? "On prendra la température de tout le monde à l'entrée, et si quelqu'un est à plus de 38°, il sera invité à rester à l'extérieur et on remboursera le billet." Tous les dirigeants en sont d'ailleurs convaincus : le public a un rôle important à jouer dans la bonne tenue de cette saison particulière. "De toute façon, on pourra continuer que si chacun suit parfaitement toutes les mesures", conclut Éric Leroy.
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