Les masques sont de rigueur sur la plus grande course du monde. Au sens propre dans le public, invité à garder cette protection adaptée à la période, et au sens figuré dans le peloton, tant les incertitudes sont nombreuses.
"C'est un Tour différent, dans une situation tout à fait particulière", convient son directeur Christian Prudhomme qui, depuis avril et la décision de report, a multiplié les réunions "avec les instances sportives et les autorités du pays".
Le Tour, élément du patrimoine national, a reçu le feu vert pour être organisé à la fin de l'été, pour la première fois aussi tardivement dans son histoire centenaire. Sous réserve de conditions strictes de sécurité sanitaire face à la menace du coronavirus.
Une "bulle course", réunissant l'ensemble des 22 formations et quelques officiels, doit être mise en place. Et le risque afférent d'une exclusion de l'équipe si deux cas de positifs de Covid-19 étaient repérés dans le même groupe en sept jours.
Le parcours le plus montagneux
Le Tour, événement majeur de l'année dont dépend tout l'équilibre économique du cyclisme, joue gros. Il multiplie les tests (deux pour chaque coureur à l'approche du départ), les campagnes de communication pour les gestes sanitaires, éloigne au maximum les tiers, spectateurs ou médias.
"Le public aura accès au Tour de France mais il y aura des zones avec des filtrages au départ et à l'arrivée des étapes", annonce Christian Prudhomme qui souligne la baisse conséquente du nombre de personnes présentes sur la course et autour d'elle.
"On était quasiment 5.000, on sera un peu plus de 3.000 accrédités", précise le directeur du Tour, satisfait que la diffusion de la course reste à hauteur conséquente ("190 pays reprennent les images du Tour, 100 pays diffusent en direct"), bien que plusieurs télévisions nationales, dont la France, aient choisi de ne pas envoyer leurs commentateurs sur le terrain.
Le terrain? Séduisant, de l'avis général. L'itinéraire, de la première étape promise aux sprinteurs sur la Promenade des Anglais jusqu'à l'arrivée de la 21e prévue le 20 septembre sur les Champs-Elysées parisiens, a tout pour plaire.
Le parcours, tracé à l'est d'une ligne reliant les Vosges au Pays Basque, adopte un rythme ultradynamique et promet d'être le plus montagneux de l'histoire contemporaine.
Avec des visites dans les cinq massifs montagneux de l'Hexagone et une arrivée inédite, atypique, cruciale, au col de la Loze, au-dessus de Méribel (Savoie), dans la dernière semaine, avant l'unique contre-la-montre à la Planche des Belles Filles à la veille de la conclusion.
Un vainqueur "pas comme les autres" ?
Le menu ne peut que séduire les grimpeurs, au premier rang le Colombien Egan Bernal, vainqueur sortant sous les couleurs de la puissante équipe Ineos.
Mais, s'il est débarrassé de la concurrence interne représentée par deux autres anciens lauréats (Froome, Thomas), Bernal doit tenir compte de la montée en puissance de l'impressionnante Jumbo avec, en serre-file, le Slovène Primoz Roglic.
Un duel? Pas tout à fait au vu du nombre de candidats potentiels d'autant que ni Bernal, prétextant des douleurs dorsales, ni Roglic, victime d'une chute, n'ont terminé le récent Dauphiné.
Thibaut Pinot, deuxième de cette répétition alpestre, porte les espoirs français de gagner le Tour 35 ans après Bernard Hinault. D'autres, à commencer par le Néerlandais Tom Dumoulin et l'Equatorien Richard Carapaz - anciens vainqueurs du Giro, ils sont mieux que des leaders de remplacement pour Jumbo et Ineos -, sont en mesure de chambouler la hiérarchie.
Dans ce Tour "pas comme les autres" d'une année "pas comme les autres", un vainqueur "pas comme les autres" serait-il vraiment une surprise?
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