Quand le PSG a fêté sa demi-finale gagnée en étalant sur les réseaux sociaux son bonheur, devant des supporters, le club bavarois est allé directement se retrancher dans son camp de base, loin de la foule, après sa qualification.
"Nous étions très heureux, mais on prépare la vraie célébration pour la finale, si on la gagne", a reconnu l'ailier munichois Kinsgley Coman.
Entre le PSG, puissance récente du football qui profite à fond d'un parcours inédit dans ses 50 ans d'histoire, et le Bayern, l'aristocrate concentré jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il veut, c'est d'une guerre des mondes que le "Final 8" a accouché.
Du modèle économique à l'image, du palmarès à la gestion de la pandémie de coronavirus, Parisiens et Munichois s'opposent sur presque tous les plans.
Le fonctionnement du Bayern, qui se pose en exemple du club géré "à l'ancienne" sans dépenser plus qu'il ne gagne, va à l'encontre de celui du PSG, qui a bénéficié de l'investissement massif de son propriétaire qatarien (arrivé en 2011) en flirtant avec les limites du fair-play financier.
Mais sur le terrain, c'est surtout une affiche de rêve. "Il y a toujours beaucoup de buts avec ces grandes équipes. Ça fait plaisir aux téléspectateurs", a admis le gardien bavarois Manuel Neuer.
Le Bayern plus fort qu'en 2013 ?
D'un côté, le "Rekordmeister", victorieux de ses 21 derniers matches, vise le triplé, après avoir déjà empoché la Bundesliga et la Coupe d'Allemagne cet été. Son carton face au FC Barcelone (8-2), en quarts, a fait de lui le grand favori pour le titre final.
De l'autre, le PSG est monté en puissance durant son séjour lisboète, malgré les blessures et le manque de compétition en raison de la fin anticipée de son Championnat dès mars. Le duo formé par Kylian Mbappé et Neymar le rend capable de battre n'importe qui.
Sur le papier, la saison 2019-2020 a donc trouvé un dénouement en apothéose, après plusieurs mois qui ont bouleversé son fonctionnement. Sur le papier, c'est aussi le Bayern qui a la préférence des bookmakers.
"Nous avons plus de meilleurs joueurs à tous les niveaux qu'à l'époque", a estimé Neuer, en comparant l'effectif actuel à celui de 2013, l'année du dernier titre européen des Bavarois dont il est l'un des derniers rescapés.
Les statistiques folles des Munichois, qui marquent plus de quatre buts par match en C1 cette saison, font d'eux une machine à gagner. Le Polonais Robert Lewandowski, meilleur buteur de la compétition (15 buts), réalise une saison (55 buts en tout) qui le placerait parmi les favoris au Ballon d'Or, si la pandémie n'avait pas eu raison du trophée 2020.
Les hommes de Hansi Flick restent sur une demie plutôt maîtrisée contre Lyon (3-0), même si les occasions concédées à l'OL en début de match ont laissé entrevoir quelques failles, notamment le positionnement trop haut d'une équipe très tournée vers l'attaque.
Focus sur Neymar
De ces espaces, Neymar et Kylian Mbappé pourraient en faire leur miel. "C'est notre point fort, clairement", a reconnu l'entraîneur du PSG Thomas Tuchel, vantant les qualités de un-contre-un de "Ney" et de vitesse de "Kyky" qui se complètent.
En grande forme cet été, la superstar brésilienne tient l'occasion de justifier les 222 millions d'euros payés lors de son recrutement au FC Barcelone en 2017.
A l'image du transfert à prix d'or de Neymar, les propriétaires du PSG n'ont pas lésiné sur les moyens pour atteindre le Graal d'une Ligue des champions.
Cette première finale de C1 de son histoire a déjà écarté le spectre de la "malédiction" européenne que les supporters craignaient, même si Paris doit encore compter avec quelques doutes avant la finale, au sujet de Keylor Navas et Marco Verratti, incertains.
"Il nous reste 90 minutes, les plus importantes de notre carrière de footballeur et de l'histoire du club", a estimé Verratti, conscient qu'un titre fera basculer le PSG dans un autre monde.
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