Elle a été fondée en 1140 dans le cadre bucolique de la forêt du Perche, près de quatre étangs : l'Abbaye de la Trappe, à Soligny, à une quinzaine de kilomètres au nord de Mortagne a été érigée par Rotrou II, comte du Perche, après la disparition accidentelle de son épouse.
La Trappe. Le lieu s'appelle ainsi car dans la forêt alentour, les braconniers posaient des "trappes" pour capturer les animaux. Depuis sa construction, le site a connu bien des vicissitudes, de la Guerre de 100 ans à la Révolution française. Presque totalement dévasté, il a été reconstruit à partir de 1840 et son église actuelle a été consacrée en 1895.
Le cloître de l'Abbaye de La Trappe.
Pour autant, 880 ans après sa fondation, 21 moines cisterciens de la stricte observance, avec à leur tête Père Thomas, sont toujours en activité à La Trappe, avec sept offices quotidiens. Le plus jeune est âgé de 39 ans, le doyen est centenaire.
Le réfectoire de l'Abbaye. Les moines mangent en silence, alors que l'un d'eux fait la lecture.
Lieu de prière, l'abbaye doit préserver calme, sérénité et silence. Elle ne se visite donc pas, mais des retraites spirituelles y sont organisées. Pour y participer, chacun donne ce qu'il veut ou ce qu'il peut. Avant l'épidémie de Covid-19, La Trappe accueillait ainsi la retraite spirituelle de quelque 2 500 à 3 000 personnes chaque année, la proximité de la région parisienne expliquant cette importante fréquentation. Les offices quotidiens sont aussi ouverts au public.
Le bâtiment médiéval au sein de l'Abbaye, qui est à restaurer d'urgence.
Cette Abbaye de La Trappe vit du travail des moines : aujourd'hui encore, ils exploitent un domaine agricole de 130 hectares (céréales et vergers) et un domaine forestier de 80 hectares. La spécialité de cette communauté cistercienne, ce sont les pâtes de fruits, que les moines vendent localement dans un magasin d'articles religieux et de productions monacales. Celui-ci attire chaque année environ 30 000 clients.
Dans cette quiétude monacale, la Maison des hôtes, seul vestige médiéval, menace de s'effondrer. Le bâtiment, adossé à un moulin, a par nécessité été épargné par les différentes destructions au fil de l'histoire. Classé aux Monuments Historiques, il doit être restauré. L'abbaye a lancé un appel aux financements publics. Le président de la Région Normandie, Hervé Morin, s'est rendu sur place vendredi 14 août. Au-delà de la seule réfection de ce bâtiment, c'est une ouverture culturelle partielle du site qui pourrait être envisagée. Mais cela nécessite encore de la réflexion. Néanmoins, la communauté espère lancer les premières études sur le bâtiment, dès le mois de septembre 2020.
Ecoutez ici le Frère Paul, archiviste à l'Abbaye de la Trappe:
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