"On apprend ça le lendemain de l'anniversaire du drame... Je trouve ça intolérable." Le timing ne pouvait pas être plus mal choisi pour Rémy Hubert, comme pour les autres familles de victimes. Plusieurs d'entre-elles étaient d'ailleurs réunies le jeudi 6 août, quatre ans jour pour jour après le drame qui avait coûté la vie à 14 personnes à Rouen. Elles en ont maintenant l'habitude, plusieurs fois par an, pour partager leur peine. Mais le sujet n'a pas été abordé, et pour cause : aucun de ces proches n'était au courant du projet d'ouverture d'un bar, lui aussi baptisé Cuba Libre, au Havre.
Entre colère et incompéhension
En apprenant la nouvelle au téléphone, Johnny Autin peine à trouver ses mots. "Je suis choqué. Juste complètement choqué... Pour ouvrir un bar du même nom, soit c'est une provocation soit les gens ne connaissent pas l'histoire", s'insurge le père de Mégane, l'une des victimes de l'incendie. Une colère que partage Thierry Dugnetai, le père de Florian. Mais ce qui l'atteint le plus, c'est de garder ses plaies constamment ouvertes depuis quatre ans : "Il y a toujours quelque chose qui vient vous rappeler que... Je ne veux pas qu'il y ait un bar qui s'appelle Cuba Libre, c'est hors de question !"
Dès lors, que faire pour s'opposer à l'ouverture de ce bar, tout du moins sous cette enseigne ? À chaud, en découvrant la nouvelle, les motivations ne sont pas égales. Pour Johnny Autin, c'est plutôt la résignation qui l'emporte. Thierry Dugnetai, lui, accuse le coup et estime qu'il est encore trop tôt pour envisager une action. Rémy Hubert, qui a perdu son fils Zacharia dans ce drame, envisage de donner une forme visible à sa colère. "Je ne suis pas avocat, je ne sais pas s'il y a une possibilité. De notre côté on peut peut-être manifester, mettre des pancartes... Juridiquement je ne sais pas ce qu'on peut faire, mais je vais en parler à mon avocat", promet-il.
"Aucun lien avec le Cuba Libre de Rouen"
Pour le moment, la ou les personnes derrière ce projet de bar havrais n'ont pas répondu à nos sollicitations. Si les communications sur les réseaux sociaux remontent à quelques jours, les contours de cette ouverture restent flous puisque ni date, ni emplacement géographique ne sont évoqués. Sur Facebook, une seule référence est faite à son tragiquement célèbre homonyme rouennais : "Nous tenons, suite à vos retours, à vous rassurer sur le fait qu'il n'y a aucun lien avec le Cuba Libre de Rouen, et que cela reste purement LH !" Pour les familles de victimes, "ce n'est pas suffisant".
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