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Au port de Beyrouth, des larmes, des disparus et des morts

France-Monde. À l'une des entrées du port de Beyrouth, une femme de vingt ans court en hurlant le nom de son frère. Il s'appelle Jad et ses yeux sont verts, lance-t-elle l'air hagard. En vain. Les forces de sécurité lui interdisent le passage.

Au port de Beyrouth, des larmes, des disparus et des morts
Des soldats libanais devant un hélicoptère tentant d'éteindre l'incendie provoqué par deux explosions sur le port de Beyrouth, au Liban le 4 août 2020 - STR [AFP]

A quelques mètres de là, une autre femme en panique cherche son frère. Mais dans les regards, peu d'espoirs, après les explosions violentes et meurtrières ayant fait 73 morts et 3.700 blessés, provoquant des dégâts sans précédent dans toute la capitale, traumatisant les habitants.

Pendant plus de trois heures, le chassé-croisé d'ambulances se poursuit à un rythme incessant, accompagné par le hurlement des sirènes, les véhicules pénétrant la zone sinistrée pour repartir chargées de victimes.

Dans l'épicentre de l'explosion, un paysage apocalyptique: les conteneurs ressemblent à des boîtes de conserve tordues, leur contenu déversé sur le sol. Des flammes lancinantes et des nuages de fumée noire s'élèvent dans le ciel, que des hélicoptères de l'armée tentent en vain d'éteindre avec l'eau collectée de la mer.

Arrimé en face du port un navire est dévoré par le feu tandis que des agents de sécurité sur le quai craignent que ses réservoirs de carburant n'explosent.

Trois heures après la catastrophe, une dépouille gît encore à terre. Juste à côté, une valise intacte.

Le sol est jonché de valises, lunettes, chaussures, mais aussi des sachets de chips importées, des dossiers et des papiers provenant des bureaux avoisinants, soufflés par l'explosion.

A quelques dizaines de mètres de là, des voitures importées se succèdent en rangées compactes. Toutes endommagées par l'explosion, qui les a comme détraquées: les phares clignotent et les alarmes des véhicules accompagnent le hurlement des sirènes.

Corps déchiquetés

La mine déconfite, certains pompiers sur place cherchent des collègues qui s'affairaient à éteindre un incendie déclenché juste avant l'explosion massive, selon l'un d'eux.

Des secouristes, épaulés par des agents de sécurité, cherchent des survivants ou des morts coincés sous les décombres.

L'un d'eux lance à l'adresse des journalistes: "Qu'est-ce que vous filmez? Il y a des corps déchiquetés partout!".

Non loin, des agents de sécurité transportent le corps sans vie d'un camarade. L'un d'eux explose en sanglots. Un autre, presque dans le déni, sort son téléphone pour exhiber la photo du défunt. "Le voilà à son mariage".

Parmi les blessés figurent des membres syriens et égyptiens d'équipages de navires arrivés mardi au port, notamment un venu d'Ukraine et transportant du blé à destination de la Syrie.

"Cela fait six mois que nous attendons le moment de notre retour en Syrie. Nous sommes 13 jeunes hommes. Sept d'entre nous ont été blessés", assure l'un d'entre eux.

Un autre évoque une fissure dans la coque de son navire, le Mero Star. "Le navire coule, Avec l'explosion il y a eu de graves blessés à bord".

Dans tous les quartiers de la capitale sans exception, même dans les banlieues, les correspondants de l'AFP on pu voir les dommages causés par les déflagrations qui ont fait trembler la ville et provoqué la panique aux terrasses des cafés.

Dans les immeubles, les habitants inspectaient les dégâts, alors que les vitres des appartements ont été soufflés, les vitrines des magasins ont explosé, jonchant les trottoirs et les rues de bris de verre. Plusieurs hôpitaux de la ville ont été dépassés par les blessés qui affluaient.

Sur les télés libanaises, les journalistes dépêchés devant les hôpitaux saturés égrènent inlassablement des noms. Ce sont les portés disparus, leurs familles leur ont demandé de lancer un appel dans l'espoir de les retrouver.

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