Parmi ces 21 entraîneurs, 12 seraient mis en cause pour "des faits de harcèlement ou d'agressions sexuelles", dont trois ont été condamnés par le passé à des peines d'emprisonnement fermes ou assorties de sursis. Sept autres dossiers concernent des "violences physiques ou verbales".
A la suite des révélations de l'ancienne patineuse Sarah Abitbol dans son livre "Un si long silence" (Plon) paru fin janvier 2020, dans lequel elle accuse son ancien entraîneur Gilles Beyer de l'avoir violée et agressée sexuellement plusieurs fois entre 1990 et 1992, le ministère des Sports avait diligenté une enquête auprès de l'Inspection générale de l'Education, du sport et de la recherche (IGESR).
Au terme de cette mission d'enquête, "des faits susceptibles de recevoir une qualification pénale ayant été relevés par la mission, la cheffe de l'IGESR a informé les ministres qu'elle transmettait le rapport au procureur de la République près le tribunal judiciaire de Paris conformément à l'article 40 du code de procédure pénale", a indiqué le ministère des Sports.
"Le volume des affaires ainsi identifiées est révélateur de pratiques et de comportements reproduits, qui ont traversé des générations d'entraîneurs dans les principales disciplines de la FFSG que sont le patinage artistique et la danse sur glace. Il est sans équivalent au plan international", souligne le ministère dans son communiqué.
"Ces différents dossiers ont d'ores et déjà donné lieu à deux signalements au procureur de la République au titre de l'article 40 du code de procédure pénale (février 2020), au placement en détention provisoire d'un entraîneur (février 2020) et à cinq mesures administratives d'interdiction d'exercer (avril 2020)", souligne le ministère.
La mission d'enquête égratigne le fonctionnement fédéral marqué par "une forte concentration des pouvoirs n'associant réellement que très peu de dirigeants et de cadres techniques", qui n'a pu que "favoriser une forme d'omerta sur les soupçons qui pesaient à l'égard d'entraineurs et a pu conduire à l'absence de procédures disciplinaires, ou même de simples enquêtes".
A la suite des révélations de Sarah Abitbol, le président pendant plus de 20 ans de la Fédération française des sports de glace Didier Gailhaguet avait été contraint de démissionner de son poste début février.
Nathalie Péchalat, élue mi-mars à la tête de la FFSG, n'était pas destinataire du rapport, qui a été remis à Didier Gailhaguet.
Dans un communiqué, les avocats de ce dernier ont dénoncé la "partialité" de l'IGESR, déplorant que "l'ensemble des critiques se focalise de manière exclusive sur la personne de Monsieur Didier Gailhaguet".
"Les inspecteurs n'ont (...) pas hésité à méconnaitre et à ne pas tenir compte des explications factuelles documentées fournies par les conseils de Monsieur Didier Gailhaguet qui auraient dû être de nature à écarter les griefs formulés à son encontre", écrivent Me Vincent Brengarth et Me William Bourdon.
Gilles Beyer fait lui toujours l'objet d'une enquête du parquet de Paris, notamment pour "viols".
La FFSG était depuis sous la menace du retrait de la délégation du ministère, arme absolue qui n'a pas été préconisée par les inspecteurs généraux dans leur rapport.
Une seconde partie de la mission d'enquête de l'IGESR "portera notamment, dans le cadre du contrôle demandé, sur les conditions dans lesquelles les conseillers techniques sportifs du ministère chargé des sports placés auprès de la fédération ont exercé leurs fonctions".
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