A elle seule, l'Afrique du Sud compte plus de la moitié des cas de nouveau coronavirus sur le continent africain. Elle recense 503.290 cas confirmés, a déclaré samedi le ministre de la Santé, Zweli Mkhize. De 40.000 à 50.000 personnes pourraient y succomber d'ici la fin de l'année dans le pays, selon des projections officielles.
A ce jour, plus de 17,6 millions de personnes ont été contaminées dans le monde et plus de 680.000 en sont mortes, dont près de 200.000 dans la seule région Amérique latine-Caraïbes, selon un bilan établi samedi par l'AFP.
Les Etats-Unis comptent 154.319 décès, suivis du Brésil (93.563 morts), du Mexique (47.472 décès) et du Royaume-Uni (46.119 morts).
"Le risque posé par le Covid-19 est très élevé", constate l'OMS, qui appelle à une réponse "nationale, régionale et globale".
Le comité d'urgence de l'organisation, réuni depuis vendredi pour la quatrième fois pour réévaluer la pandémie, a averti que "sa durée allait être certainement très longue".
"La plupart des habitants de la planète peuvent être touchés, même ceux qui n'habitent pas dans des zones durement affectées", prévient l'organisation.
"Message de détresse"
Aucun continent n'apparaît épargné.
Aux Philippines, des associations représentant plusieurs dizaines de milliers de médecins ont rédigé une lettre ouverte en forme de "message de détresse à la nation" face à un système de santé dépeint comme "submergé".
"Nous sommes en train de perdre la bataille contre le Covid-19", s'alarment-ils, soulignant qu'un nombre croissant de soignants tombent malades ou quittent leur emploi. Certains hôpitaux surchargés refusent d'admettre de nouveaux patients, préviennent-ils.
Selon le ministère de la Santé, 34 professionnels de santé sont décédés du Covid-19 aux Philippines. Le nombre total de décès s'établissait à 2.039 samedi.
Les Etats-Unis ont enregistré plus de 60.000 nouveaux cas de coronavirus pour le cinquième jour d'affilée samedi, pour un total de plus de 4,6 millions d'infections.
Le Mexique a recensé samedi pour la deuxième journée consécutive un record de contaminations, avec 9.556 nouveaux cas enregistrés en 24 heures, selon les chiffres du secrétariat fédéral à la Santé.
En Europe, la Norvège a indiqué craindre une "nouvelle propagation" du virus suite à la détection d'une trentaine de cas sur un navire de croisière.
Et plusieurs nouveaux foyers ont été identifiés cette semaine dans le département de la Mayenne dans l'ouest de la France où le masque sera rendu obligatoire à compter de lundi dans les lieux publics de 69 communes.
Depuis samedi matin, les passagers arrivant en provenance de seize pays "à risque" dans les aéroports parisiens doivent par ailleurs présenter "la preuve du résultat d'un examen biologique de dépistage virologique réalisé moins de 72 heures avant le vol" ou à défaut se faire tester à l'aéroport.
La Belgique a interdit samedi les "voyages non essentiels" vers les régions espagnoles de Navarre, Aragon, Barcelone et Lérida en Catalogne, la région lémanique en Suisse (Vaud, Valais, Genève) et le département français de la Mayenne.
"Tactique de peur"
Les mesures de lutte contre la pandémie sont pourtant loin de faire l'unanimité.
A Berlin, quelque 20.000 manifestants "libres penseurs", militants antivaccins, conspirationnistes ou encore sympathisants d'extrême droite, ont défilé samedi pour exiger l'abolition des mesures contraignantes pour combattre le Covid-19, avant d'être dispersés par la police faute de masques.
"Nous sommes la deuxième vague", "Résistance" ou encore "la plus grande théorie conspirationniste est la pandémie du nouveau coronavirus", ont-ils scandé.
"C'est une pure tactique de peur: je ne vois pas du tout de danger avec le virus. Je ne connais pas d'autres personnes malades. J'ai connu beaucoup de malades en mars, des skieurs, des vacanciers, il se passait vraiment quelque chose en février, mais maintenant il n'y a plus de malades", a affirmé l'une d'entre eux à l'AFP.
"Ville fantôme"
La pandémie, accompagnée d'une profonde crise économique et sociale, continue par ailleurs de bouleverser des pans entiers de la vie quotidienne des populations dans de nombreux pays.
A New York, le boom des livraisons de nourriture et la crainte d'emprunter les transports publics ont enflammé le marché des scooters. "J'ai décidé de me mettre au scooter il y a quelques mois pendant cette période de folie", se souvient Alan Taledia, désormais propriétaire d'une Vespa.
Quant à Montréal, qui accueille habituellement environ 11 millions de touristes par an, n'en attend plus qu'"un million maximum" et "90% des revenus" anticipés se sont volatilisés, selon Yves Lalumière, président de l'association Tourisme Montréal. C'est "comme une petite ville fantôme", relève une restauratrice.
A La Mecque, où le nombre de personnes autorisées à participer cette année au pèlerinage a été drastiquement réduit, l'idée d'un "hajj vert" fait son chemin, estime Nouhad Awwad, militante qui collabore aux campagnes de Greenpeace.
"En investissant dans le développement durable et en adoptant des pratiques vertes, nous pouvons continuer à vivre nos traditions et à accomplir nos rituels tout en gardant notre ciel dégagé de la pollution et nos rues sans déchets", veut-elle croire.
burs-ahe/ybl
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