Lorsqu'ils se baladent dans les rues piétonnes à Caen, Quentin Deglise et Kilian Sanlefranque ne passent pas inaperçus. Ils sont perchés à 2,50 m de haut, sur des échasses urbaines. "Le plus drôle, c'est le regard des gens", plaisante Quentin, 23 ans, qui a découvert ce sport il y a une petite dizaine d'années, "en regardant des vidéos sur Internet". Environ cent personnes "jumpent" en France.
La vie comme sur des ressorts
Férus de sports urbains avec de bonnes aptitudes d'équilibristes, les deux jeunes hommes ont rapidement pris goût à l'activité qui leur a tout de même coûté quelques chutes, jusqu'à participer à des compétitions nationales. Les dernières en date remontent à février 2020 et octobre 2019, à Lille et Nancy. "Il y a trois épreuves : du saut en longueur, du triple saut et des parcours de freestyle", explique Quentin qui a un faible pour la troisième. Mais avant d'en arriver là, les efforts ont été considérables. "Les premières fois étaient très compliquées, on se tenait au mur", sourit-il. Pour s'entraîner, les athlètes, originaires des Vosges et désormais installés à Caen, ont arpenté le centre-ville pour finalement s'installer à la place Saint-Pierre. C'est leur terrain de jeu favori. "On ne peut pas s'entraîner sur l'herbe car on glisse. On a un peu moins d'une carte de crédit comme surface au sol sous les tampons de nos échasses. Il nous faut du béton et de grands espaces" pour réaliser pirouettes et acrobaties en série.
Chacun sa spécialité
Déjà adepte du Parkour, Quentin est surtout doué dans les saltos et rotations. Son record : un enchaînement de 12 saltos arrière ! Kilian, lui, est spécialiste sur les figures de base, qui consistent à sauter sur place, en mettant un pied devant et un pied derrière par exemple. Là, il laisse parler sa créativité. Sur leurs échasses souples et rebondissantes, inspirées des athlètes handisports, les garçons suscitent de l'intérêt en plein cœur de ville. Généralement, les piétons sont admiratifs. "On nous demande souvent si on sait avant tout le monde s'il va pleuvoir ou non. On a aussi des grands-mères qui nous demandent si on a assez mangé de soupe étant petits ! sourit Quentin. Il faut avoir de l'équilibre, mais aussi être une tête brûlée pour pratiquer le freestyle ! On est comme sur un trampoline en permanence." La séance, qui fait office de démonstration, dure généralement 1 h 30 avant qu'ils ne s'accordent une petite pause balade dans les rues caennaises. "On a un point de vue différent. On voit mieux les grands espaces du dessus, car on n'est pas noyés par la foule."
Une manière de voir la ville de tout là-haut…
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