"C'est une bonne mesure vu que l'on commence à voir apparaître de nouveaux clusters", tranche Fabrice Annycke, pharmacien hospitalier croisé dans les allées du grand centre commercial lillois Euralille.
"C'est lourd à supporter. On est oppressé. Avant l'obligation, je ne portais pas le masque. Je l'ai remis parce qu'on est obligé", juge Leia Villefroy, Lilloise de 17 ans.
Centres commerciaux, magasins, administrations recevant du public, banques et marchés couverts viennent compléter la liste des lieux où le port du masque était déjà requis : musées, gares, aéroports, salles de réunion et de spectacle, cinémas, restaurants, hôtels, centres de vacances, bibliothèques, lieux de culte, établissements sportifs couverts...
"Nous constatons qu'il y a des signes inquiétants de reprise épidémique sur le territoire national", a rappelé sur franceinfo le ministre de la Santé Olivier Véran, mentionnant "entre 400 et 500 clusters", notamment en Mayenne, Bretagne et dans le Grand Est, même si "à ce stade nous sommes très loin de la deuxième vague".
"se familiariser
Emmanuel Macron avait annoncé le 14 juillet l'entrée en vigueur au 1er août de l'obligation de porter un masque mais la date a été rapidement avancée face aux alertes des médecins sur les "signaux faibles" de reprise de l'épidémie.
En cas de non-respect de la mesure, une contravention de 4e classe est possible, soit une amende forfaitaire de 135 euros.
"Ça ne change rien du tout pour moi, je le portais en lieux clos tout le temps. Je trouve que la mesure arrive trop tard, il aurait fallu que ce soit obligatoire dès le déconfinement... Mais c'est mieux que rien et mieux vaut tard que jamais," estime Ilyas Mekkaoui, étudiant arpentant le Forum des Halles à Paris.
Pour Charles Zev, agent de sécurité d'une Fnac parisienne, où le port du masque était déjà exigé, "ça (...) facilite un peu la tâche vu que c'est désormais obligatoire partout. Mais les gens, dans leur immense majorité, arrivaient déjà avec un masque. Les agents devaient simplement parfois leur demander de bien le mettre".
"C'est plus clair. Ca me rassure. Mais il faudrait aussi que les gens le portent correctement!", souligne Philippe Gaborit, client de l'enseigne.
Aux Terrasses du Port, centre commercial avec vue sur mer dans le quartier de La Joliette à Marseille, la mesure ne changeait pas non plus grand chose aux habitudes prises depuis la réouverture le 13 mai.
"On n'a pas le choix, il faut se familiariser avec car après l'été on risque d'avoir une recrudescence des cas", estime Julien Marcheschi, médecin corse de 33 ans en balade avec sa famille et partisan du masque obligatoire dans tout l'espace public.
"Eviter un reconfinement"
Pour le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, il s'agit "d'éviter un reconfinement général". "L'important, c'est que les Français portent le masque non par crainte du gendarme, mais du virus", a-t-il souligné à La Provence.
Au niveau national, le taux de reproduction effectif du virus (ou "R effectif", basé sur les tests virologiques positifs) est repassé légèrement au-dessus de 1 depuis la première semaine de juillet, et se situe actuellement à environ 1,20, selon Santé publique France.
Cela signifie que chaque malade du Covid-19 contamine en moyenne 1,2 autre personne, ce qui va dans le sens d'une tendance à l'augmentation de la circulation du virus.
La décision de rendre le masque obligatoire constitue une volte-face du gouvernement français qui, se basant sur les recommandations internationales, notamment de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), avait martelé au début de l'épidémie que les masques n'étaient utiles qu'aux soignants et aux malades.
Très critiquées pour l'absence d'un stock stratégique suffisant au début de l'épidémie, les autorités veulent désormais atteindre l'objectif d'environ 60 millions de masques d'ici à fin septembre/début octobre, contre 3,5 millions avant la crise.
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