Après un week-end de spéculations, l'exécutif espère avoir bouclé les choses "pour lundi dans la journée", a annoncé à l'AFP l'Elysée. "Le gouvernement sera désigné demain", a confirmé dimanche soir Jean Castex après avoir dîné avec le chef de l'Etat, en soulignant que le ministre de l'Intérieur serait nommé "sur (s)a proposition".
Au total, la nouvelle équipe devrait compter, selon l'Elysée, "une vingtaine de ministres et de ministres délégués". L'ancienne équipe d'Edouard Philippe était constituée de 16 ministres, trois ministres délégués et 17 secrétaires d'Etat.
Décidé à accélérer la cadence pour faire oublier la débâcle des municipales et s'attaquer aux crises post-coronavirus, le nouveau couple exécutif devrait d'abord annoncer les ministres, selon un proche du président, puis les secrétaires d'État quelques jours plus tard.
Si certains ministres actuels, comme celui de l'Education Jean-Michel Blanquer ont été vus à l'Elysée, l'entourage du chef de l'Etat a assuré qu'il y aurait "de nouveaux talents" et "des personnalités venues d'horizons différents".
"Gouvernement de mission"
Et Emmanuel Macron a rappelé dans des tweets dimanche les lignes force de la dernière partie de son quinquennat qu'un "gouvernement de mission et de rassemblement" devra mettre en oeuvre: "relance de l'économie, poursuite de la refondation de notre protection sociale et de l'environnement, rétablissement d'un ordre républicain juste" ou encore "défense de la souveraineté européenne".
Des priorités qu'il devrait détailler à l'occasion d'une nouvelle intervention, probablement télévisée selon son entourage, le jour de la fête nationale du 14 juillet, renouant avec une tradition présidentielle qu'il avait supprimée.
Le Premier ministre, qui avait prévu sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée en milieu de semaine, devra attendre la prise de parole présidentielle pour présenter son programme "quelques jours après", selon l'entourage d'Emmanuel Macron.
Mais dimanche soir, l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy a donné le ton de ses priorités, en rendant une visite surprise à des policiers de La Courneuve en Seine-Saint-Denis. Il a tenu à les assurer du soutien "sans faille" du gouvernement aux forces de l'ordre et de son attachement "à la sécurité publique", en pleine polémique sur les violences policières.
La veille, l'ancien "Monsieur déconfinement" avait réservé sa première sortie officielle à une entreprise de haute technologie pour souligner les "deux défis" auquel il entend répondre: "la crise sanitaire" et "la reconstruction de notre économie et la protection des Français" avec "une relocalisation, un maintien durable des emplois industriels et exposés à la concurrence" internationale en France.
Le dossier retraites "pas prioritaire"
Jean Castex affirme aussi vouloir "a minima un nouvel agenda social" et régler "à court terme" le dossier explosif des retraites.
Réponse de Philippe Martinez, le patron de la CGT, dimanche sur LCI: "Tous les syndicats sont d'accord aujourd'hui pour dire que la réforme des retraites, c'est pas un sujet prioritaire" face au chômage qui s'annonce.
Quant au Ségur de la Santé, suspendu en fin de semaine faute d'accord avec les syndicats avant le remaniement, le Premier ministre souhaite le conclure "la semaine prochaine", alors qu'une enveloppe de sept milliards d'euros est sur la table pour les salaires des soignants.
Sa méthode ? Le dialogue social, et s'appuyer sur les élus locaux. Mais il avertit: "Je ne crois pas au consensus mou".
L'opposition dénonce elle la volonté du président de faire du neuf avec du vieux, comme l'eurodéputé EELV Yannick Jadot qui, fort de la percée verte aux municipales, se voit en concurrent d'Emmanuel Macron à la présidentielle de 2022. Il dénonce une "parfaite continuité entre Jean Castex et Edouard Philippe" qui, selon lui, "n'ont jamais marqué un quelconque intérêt pour le climat ou la biodiversité".
"Le temps est venu de faire un choix franc" sur l'écologie, a exhorté dimanche l'ex-ministre de l'Ecologie Nicolas Hulot, qui avait claqué la porte du gouvernement en 2018, semblant douter des intentions de Jean Castex quaud il affirme que l'écologie n'est "plus une option" mais "une obligation".
Le parti socialiste et Les Républicains fustigent aussi les tentatives de "débauchage", comme la patronne des députés socialistes Valérie Rabault, qui affirme avoir été contactée.
Dans le petit jeu parfois cocasse du "entrera, entrera pas", l'ex-ministre socialiste et ancienne candidate à la présidentielle Ségolène Royal a assuré aussi avoir été contactée samedi. Face au démenti d'une source proche du chef de l'Etat, elle a fourni à l'AFP des échanges de SMS qu'elle dit avoir eu avec le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
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