"Particulièrement émue", entourée de ses adjoints sur le parvis de l'Hôtel de Ville, la socialiste de 61 ans a salué une "victoire collective", grâce à une "alliance écologique, sociale et humaniste pour l'avenir de Paris". Formellement, elle doit encore attendre le Conseil de Paris, vendredi, pour être officiellement réélue.
Selon les premières estimations, Mme Hidalgo est largement en tête, obtenant entre 49,3% et 50,2% des voix, loin devant Rachida Dati (31,7 à 32,7%) et Agnès Buzyn (de 13,7 à 16%). Elle récolterait ainsi une centaine de sièges pour sa coalition Paris en Commun, contre une cinquantaine pour la droite LR et de 6 à 12 seulement pour la majorité présidentielle.
"Dans une triangulaire", ce score est "tout à fait exceptionnel", s'est réjoui Jean-Louis Missika, président de la plateforme Paris en Commun, qui rassemble socialistes, écologistes, communistes ou membres de Génération.s. "Ca veut dire que la confiance des Parisiens qui était manifeste au premier tour s'est confirmée et amplifiée".
Le PS conserve la capitale après 19 ans de règne: 13 ans de mandat de Bertrand Delanoë puis six de la maire sortante, son héritière et ancienne première adjointe Anne Hidalgo.
Sa stratégie a payé. En endossant un programme résolument écologiste, la maire sortante a contenu ses partenaires d'EELV au premier tour, puis obtenu leur ralliement.
C'est un triomphe pour une édile très contestée pendant son mandat, critiquée pour la piétonnisation des quais de Seine, l'arrêt brutal du service d'autopartage Autolib, le fiasco de la nouvelle version de Vélib' ou l'annulation par la justice d'un marché publicitaire de la Ville avec JCDecaux.
Le premier tour le 15 mars dernier avait déjà donné un net avantage à la maire socialiste, arrivée largement en tête (29,3%) devant Rachida Dati (22,7%) et Agnès Buzyn (17,3%). Depuis, le classement restait inchangé dans toutes les enquêtes d'opinion.
Explosion en vol
Pour La République en marche (LREM), la défaite conclut une campagne calamiteuse où les avanies se sont multipliées: la dissidence de Cédric Villani, l'explosion en vol de la campagne de Benjamin Griveaux après la diffusion de vidéos intimes, puis les maladresses et les hésitations de sa remplaçante, l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, fragilisée par ses propos explosifs sur la "mascarade" du premier tour, sur fond d'épidémie de coronavirus.
Le deuxième tour semble d'ailleurs encore plus difficile que prévu.
Côté LR, Rachida Dati, réélue dès le premier tour dans le VIIe arrondissement, aura réussi à mobiliser son électorat sur le terrain, avec une campagne énergique, centrée sur les fondamentaux de la droite, dans l'ancien fief de Jacques Chirac puis de Jean Tiberi.
Mais elle aura manqué de réserve de voix tout au long de cette campagne inédite, percutée de plein fouet par le Covid-19.
"On mesure tout le chemin accompli, on nous donnait 8% en début de campagne", a réagi Nelly Garnier, la directrice de campagne de Mme Dati. "On peut regretter le manque d'union face à Anne Hidalgo. Agnès Buzyn assumera sa stratégie et ses résultats", a-t-elle taclé.
Sûre de ses forces, Anne Hidalgo s'avançait en grande favorite de ce second tour. Comme un symbole, elle avait déjà évoqué dans le courant de la semaine les mesures de son prochain mandat, dont la pérennisation des pistes cyclables mises en place lors du déconfinement ou la piétonnisation des abords du canal Saint-Martin.
Quitte à donner des idées: interrogée lors d'un déplacement, jeudi, sur une éventuelle candidature à la présidentielle de 2022, Anne Hidalgo a juré: "Surtout pas !"
Sa plateforme de campagne, "Paris en Commun", va toutefois devenir une "structure politique pérenne" et son actuel président, Jean-Louis Missika, appelle à créer une "fédération" avec les listes citoyennes en passe de gagner dans plusieurs grandes villes.
Avec notamment pour mission de "préparer les prochaines échéances électorales"...
bat-adc-rl-pr/bfa/cb
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.