Le très haut niveau attendu:
Trois mois et demi, c'est le délai séparant le début, en France, du déconfinement du départ du Tour, programmé le 29 août à Nice. "Largement suffisant", estime Frédéric Grappe, le directeur de la performance de la Groupama-FDJ. "Avec le beau temps, avec ce que les coureurs ont déjà fait avant, il n'y aura aucun problème".
Le championnat de Slovénie, remporté dimanche par Primoz Roglic devant Tadej Pogacar, a livré une première indication. A la reprise du WorldTour, le 1er août, lors de la classique italienne des Strade Bianche, tout indique que le peloton sera déjà opérationnel. "Les coureurs vont aller toujours aussi vite", prévoit même Jérôme Pineau, le responsable de la dernière-née des équipes françaises (BB Hôtels) invitée au Tour. "Ils ont tous coupé en même temps, il va y avoir un très haut niveau".
L'équité espérée:
"Si la saison avait repris début juillet, il y aurait eu deux poids deux mesures", estimait le mois dernier le président de l'Union cycliste internationale (UCI), David Lappartient, par référence aux différences entre les pays des politiques de confinement face à la pandémie. La longue période menant aux premières compétitions annule ce risque.
En revanche, des voix (Bardet, Dumoulin, Pinot) se sont fait entendre sur l'absence pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, de contrôles antidopage inopinés. Inquiétant ? les instances antidopage, à commencer par l'Agence mondiale antidopage (AMA), affirment que la lutte ne s'est pas arrêtée.
"Nous avons d'autres outils dans la lutte", a insisté récemment dans le quotidien Ouest-France le directeur médical de l'AMA, Olivier Nigli, en citant les enquêtes et surtout le passeport biologique: "Nous pourrons voir très vite si des paramètres sanguins d'un sportif ont évolué pendant la période de deux-trois mois de confinement. Croire que l'on pouvait se doper tranquillement alors que les contrôles avaient diminué, à l'heure du passeport biologique, c'était se bercer d'illusions".
La France pour se préparer:
En 2020, la mode du cyclisme est résolument française. Au lieu des flancs lunaires du volcan de Teide, aux Canaries, les deux principales armadas, Ineos (sept victoires dans les huit dernières éditions) et sa rivale Jumbo, ont choisi les Alpes pour leur camp de base. La première s'est installée à Isola 2000 (Alpes-Maritimes), pour un premier stage. La seconde a prévu de poser ses bagages en juillet puis en août dans la station savoyarde de Tignes. A chaque fois, pour bénéficier de l'altitude et pour procéder, à l'occasion, à des reconnaissances de parcours.
En corollaire, plusieurs des courses par étapes qui auront lieu en France avant le Tour font le plein. A la Route d'Occitanie (1er au 4 août, avec Bernal, Bardet, Lopez, Barguil) et plus encore au Tour de l'Ain (du 7 au 9 août, avec Bernal, Roglic, Dumoulin et Quintana, etc). Pour ne rien dire du Dauphiné (12 au 16 août) qui fait office de "PPO", point de passage obligé avant le Tour. Pour les candidats au podium, c'est l'unique possibilité de se confronter en haute montagne à moins de deux semaines du rendez-vous de Nice où, pour l'instant, les consignes sanitaires imposeront une jauge limitée à 5000 personnes.
Un Tour en mode réduit pour l'affluence ? Hors de la période de vacances, "on peut s'attendre à ce qu'il y ait sans doute moins de monde", reconnaît le directeur du Tour Christian Prudhomme, "mais la fête sera là". Le président de la Ligue nationale de cyclisme, Marc Madiot, confirme: "Le public du Tour de France du mois de juillet sera nécessairement quelque peu amputé." Résolument optimiste, il ajoute: "On aura peut-être davantage un public de connaisseurs que de vacanciers. De toute façon, les gens qui ne seront pas sur le bord de la route seront devant leur téléviseur au moment des arrivées d'étape."
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