Au temps du Covid-19, comment remonter sur scène tout en respectant les gestes barrières ? Philippe Baronnet, metteur en scène, nous répond lors de cette interview. Les jeudi 25 et vendredi 26 juin, le Groupe 13 des comédiens-stagiaires de la Cité Théâtre et lui-même présentent leurs travaux autour d'Andromaque et Britannicus, deux pièces de Jean Racine. Ces douze apprentis âgés de 19 à 25 ans ont été engagés pendant deux ans et enchaînent les stages.
Qui êtes-vous ?
Je m'appelle Philippe Baronnet, j'ai 35 ans et je suis codirecteur de la compagnie Les échappés vifs, située à Sourdeval (Manche). J'ai entre autres suivi les Cours Florent, puis je suis entré à l'ENSATT (Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre) à Lyon. J'enseigne également de temps en temps à l'Université de Caen, aux étudiants en Arts du spectacle.
Comment avez-vous été amené à travailler avec le Groupe 13 ?
Avec Olivier Lopez (directeur de la compagnie La Cité Théâtre), cela nous arrive souvent de nous croiser dans le milieu, il sait que j'aime beaucoup travailler sur l'improvisation ou encore l'écriture personnelle. J'ai échangé dans un premier temps une semaine en janvier avec le Groupe 13 et, en ce moment, nous travaillons ensemble pour deux semaines.
Pourquoi avoir choisi les pièces Andromaque et Britannicus de Racine ?
Ici, c'est avant tout la jeunesse qui parle. Ce sont des pièces charnelles, de désir profond, d'envie de meurtre. C'est physique, bouillonnant et adolescent. Avec des jeunes de 19 à 25 ans, ces deux pièces de théâtre correspondaient parfaitement. C'était aussi un gros défi… Dans une école, il faut s'attaquer aux grands et, au-delà du vers racinien où il y a peu de vocabulaire, Racine arrive à dire tellement de choses.
Comment avez-vous appréhendé et géré la crise du Covid-19 ?
Ces deux œuvres sont si physiques, si charnelles, cela implique que l'on va se toucher, s'attraper, s'embrasser, s'enlacer… Avec la crise, il a fallu relever un véritable défi. J'ai beaucoup réfléchi et finalement, sans détourner ces pièces de Racine, on revient à une certaine distance. Pour celles et ceux qui aiment et qui ne peuvent se toucher, il y a beaucoup de frustration. Cette frustration, c'est celle que l'on vit tous en ce moment, je pourrais avoir envie de retrouver une amie et pourtant, je ne peux pas. Ici, Pyrrhus brûle de désir pour Andromaque, cela le tue de voir qu'il est impuissant. Les œuvres de Racine sont tellement géniales que l'on trouvera toujours des justifications à tout ce qu'il se passe. Puis, on peut toujours nourrir le ludique avec des masques, du gel hydroalcoolique.
Pratique. Jeudi 25 et vendredi 26 juin à 18 heures à la Compagnie La Cité Théâtre, 28 rue de Bretagne à Caen. Gratuit, réservation obligatoire. Contact : 02 31 93 30 40 ou contact@lacitetheatre.org
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