Grégoire Fraty, habitant d'Epron, a rendu dimanche 21 juin des propositions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 %.
Quel sentiment éprouvez-vous ?
"J'en sors très fier de nous. J'étais sceptique, au départ, sur notre capacité à nous, 150 personnes tirées au sort qui ne sont pas spécialistes du sujet, à travailler ensemble. Nous avons rendu un rapport avec 149 propositions ambitieuses, techniques, acceptables."
Des mesures comme la limitation à 110 km/h sur autoroute sont critiquées…
"Ce qui me rassure, c'est que les mesures qui font débat sont justement celles qui n'ont pas fait consensus au sein du groupe des 150. Cela veut dire que 95 % de notre travail serait potentiellement validé."
Laquelle des 149 propositions
voudriez-vous mettre en avant ?
"C'est la mesure sur l'artificialisation des sols. Il faut protéger les champs ou les forêts des constructions, alors qu'il existe des friches. Nous avons des propositions très concrètes sur les règles d'urbanisme, qui auraient un impact très fort sur la biodiversité."
Vous proposez de soumettre au référendum deux mesures, dont le crime d'écocide. Pourquoi ?
"On a eu un long débat, vif et passionné. Le crime d'écocide, c'est-à-dire des atteintes graves à l'environnement, c'est une mesure structurante dont les Français peuvent se saisir. Algues vertes en Bretagne, chlordécone aux Antilles, Lubrizol à Rouen… Ces questions ne peuvent pas, aujourd'hui, être traitées à l'aune environnementale en matière juridique. C'est pourtant fondamental."
Êtes-vous confiant quant au devenir des 147 autres mesures ?
"Les citoyens ne sont pas là pour remplacer le politique. C'est aux élus de faire leur travail et d'avoir le courage de porter ces mesures. J'ai confiance. Quand je vois l'opposition et la majorité soutenir au moins une partie de nos travaux, je me dis que l'on va peut-être pouvoir lancer une forme de cohésion."
Les 150 seront reçus à l'Elysée, le lundi 29 juin. Qu'attendez-vous d'Emmanuel Macron ?
"Il avait promis de transmettre sans filtre nos propositions au parlement, au gouvernement ou au référendum. On aimerait qu'il le reformule. Ensuite, débutera le travail parlementaire. Je suis convaincu que l'on a donné la parole aux citoyens pour une bonne raison : car il y a une crise démocratique. Il est dans leur intérêt de nous écouter. On sera attentifs à cette phase pour que nos mesures ne soient pas dénaturées. Nous venons d'ailleurs de créer une association."
Comment cette expérience a-t-elle impacté votre vie ?
"Je ne l'oublierai jamais. Les dizaines d'heures de travail par semaine, je ne les ai pas vécues seul, il y avait ma famille. J'ai ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Le climat, ce n'était pas forcément le sujet qui m'animait le plus il y a neuf mois. Aujourd'hui, je regarde tout avec la focale de l'environnement et je ne pense pas revenir en arrière. Notre rôle, c'est de partager cette expérience."
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