La crise du coronavirus a tout perturbé. Alors le sportif de 48 ans, qui s'entraîne pour les jeux Olympiques de Tokyo, désormais repoussés à août 2021, a trouvé une parade: une sorte de "piscine tapis-roulant".
"Quand je nage dedans, la résistance me tire en arrière", explique l'athlète à l'AFP. "Je ne vais nulle part. Je vais aussi vite que je peux mais je ne vais nulle part", constate l'athlète, déclaré aveugle après une dégénérescence maculaire depuis 2015.
L'Irlande a enregistré plus de 1.700 morts du nouveau coronavirus et ne sort que progressivement du confinement instauré depuis la fin mars.
"Ces derniers mois, la peur a exercé une sorte de gravité qui nous a tiré vers le bas, mais à présent on voit qu'il y a de l'espoir pour nous faire rebondir", explique le triathlète.
Le Premier ministre Leo Varadkar a récemment autorisé les infrastructures d'entraînement à rouvrir, de même que les activités en extérieur.
Mais les mesures de distanciation physique pèsent toujours sur le programme de l'entraînement de Leo Hynes. Les autorités sanitaires irlandaises recommandent d'observer une distance de sécurité de deux mètres, qui empêche Leo Hynes de s'entraîner comme il le ferait habituellement, attaché avec son guide.
"Aucune excuse"
"Même si je devais aller nager en eaux libres, je ne pourrais pas le faire parce que normalement, si je suis attaché à un guide, les liens sont d'un mètre", explique-t-il dans le jardin de sa maison de Tuam, dans la région de Galway. A la place, il est attaché à des cordes oranges dans sa piscine personnelle, de la taille d'une voiture familiale.
"Je dois suivre l'entraînement pour être plus rapide, plus affûté, et m'améliorer et voir si je peux me qualifier" pour les JO, explique-t-il.
Hynes a déjà représenté l'Irlande à un niveau international, lors de la coupe du monde de paratriathlon au Portugal en 2018. L'an dernier, il a décroché une médaille d'or et une médaille de bronze aux championnats du monde multisports à Pontevedra, dans le nord de l'Espagne.
Actuellement, il s'entraîne 15 à 20 heures par semaine. Si un tapis de course à pied et un vélo d'appartement lui permettent de s'exercer normalement pour la partie terrestre des épreuves, la nage nécessitait d'innover.
Des planches de bois, une bâche, le tout assemblé par ses deux frères charpentiers ont fait l'affaire en l'espace de deux semaines.
"La natation est un sport très technique, donc si vous ne pratiquez pas, vous perdez la sensation de l'eau et en fait vous régressez, votre technique ne fait qu'empirer", explique-t-il.
"Ici je peux rentrer dans l'eau et faire ma session qu'il pleuve, qu'il grêle ou que le soleil brille", relève-t-il. La piscine de fortune "n'est qu'à deux trois mètres de ma porte, alors je n'ai aucune excuse".
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