"Plusieurs dizaines de milliers d'euros de perte de chiffre d'affaires pour chaque établissement", le constat des patrons de discothèques est très alarmant dans l'Orne, alors qu'ils ne savent toujours pas à quelle date ils vont pouvoir rouvrir leurs entreprises. Et s'ils vont survivre au confinement imposé par la crise sanitaire du Covid-19.
"Les temps sont difficiles et longs"
Cet appel à l'aide a été lancé le mercredi 17 juin, par les patrons des cinq discothèques de l'Orne : Le Bayokos à Alençon, Le Tempo à Montchevrel, le Why-Not à Flers, Le Thamengo à Argentan et le Mythik Club à L'Aigle. Si désormais, tout ou presque de l'activité économique a repris progressivement une vie normale, eux qui habituellement reçoivent quelque 3 000 fêtards chaque week-end, ne savent toujours pas à quelle date ils pourront rouvrir leurs établissements, ni dans quelles conditions : "pas de date, ni de planning, on est dans le flou total", déplorent-ils.
Après plus de trois mois de fermeture, ils sont dans une situation financière plus que préoccupante, avec chacun plusieurs dizaines de milliers d'euros de perte de chiffre d'affaires, mais avec leurs charges qui continuent de tomber.
"On est des discothèques, mais on est d'abord des entreprises fermées depuis le 15 mars, 100 % de perte de chiffre d'affaires, les temps sont difficiles et longs", déplorent-ils, "la trésorerie est foutue, ça fait 10 ans que je suis ici, mais quand on va rouvrir, je repartirai à zéro", explique Henry-Pierre Danloux, patron du Bayokos, "ça fait plus de trois mois qu'on attend une date de réouverture."
"Des soirées clandestines s'organisent dans les Airbnb"
Rouvrir, mais pas à n'importe quel prix. Les patrons mettent en avant la sécurité de leurs clients et de leur personnel. "On a des ventilations très puissantes, on propose de prendre la température des clients et même leurs coordonnées pour pouvoir les joindre très vite en cas de Covid dans l'établissement. On est prêts à baisser la jauge habituelle, on veut rouvrir décemment dans des conditions d'hygiène irréprochable." Ils ont été reçus en mairie d'Alençon, le député a essayé de faire avancer les choses. "En revanche, aucune réponse du Conseil départemental". Et ils déplorent : "on n'a pas le droit de travailler, mais il suffit d'aller sur Internet pour constater que des soirées clandestines s'organisent dans les Airbnb sans aucune norme sanitaire."
Alors que dans d'autres départements, des patrons de discothèques sont au bord du gouffre et entament des grèves de la faim, "on n'a absolument aucune visibilité quant à notre avenir" déplore, amer, Henry-Pierre Danloux. Ne pas pouvoir se projeter est de plus en plus anxiogène pour les patrons, mais aussi pour les salariés.
Ecoutez ici Henry-Pierre Danloux:
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