Le vent dans les cheveux, le soleil sur le visage et la satisfaction de faire quelque chose de bien. Un bonheur simple, en somme. Depuis le déconfinement, de nombreux habitants de l'agglomération rouennaise ont fait le choix du vélo pour leurs trajets quotidiens, pour éviter la promiscuité des bus et métros, ou comme une façon de rompre définitivement avec leur vie d'avant. "Après deux mois passés enfermée à l'appartement, j'avais envie de prendre l'air, de voir les arbres", justifie Véronique, qui s'est remise en selle pour faire les huit kilomètres entre Darnétal et son travail. Et c'est tout sauf une lubie passagère pour elle : "Là, je me demande comment j'ai pu tenir aussi longtemps. C'est une vraie bouffée d'air frais dans ma journée, je fais des économies financières et ça fait de l'activité physique !" Mais elle ne se sent pas toujours en sécurité sur la route.
Cette question, c'est l'une des raisons d'être de Sabine, une association locale de cyclistes. Alors, quand la Métropole s'est inspirée de ses propositions pour ajouter 15 km au réseau habituel (13 autres sont encore en réflexion), ses membres ont été "agréablement surpris". Au-delà des paroles, ce sont des tronçons provisoires qui ont fleuri en ville, comme sur le Mont-Riboudet ou sur le boulevard de Verdun. Mais l'association voit plus loin.
La politique vélo change de braquet
"On espère que ces aménagements tactiques vont être pérennisés, ça correspond à notre demande de repartage de l'espace public", réclame Antoine Channarond, l'un des administrateurs de Sabine. Son collègue Guillaume Grima abonde dans son sens : "Toutes nos demandes n'ont pas été retenues, comme sur le boulevard de l'Europe. On pense que la Métropole ne veut pas avoir à les démonter plus tard, quand la circulation reviendra à la normale, donc on espère que ça veut dire que les aménagements déjà créés vont rester."
Toujours à la tête de la Métropole, Yvon Robert ne le contredit pas. Mais il tient à tempérer les ardeurs : "Les premiers retours sont bons. Dans ces aménagements, il peut y en avoir qui seront des échecs. Je pense qu'il ne faudra pas avoir peur de renoncer s'il n'y a pas l'adhésion des usagers. C'est pour ça que l'on parle d'expérimentation, mais il faut plusieurs mois voire une année complète pour se faire une idée." Nathalie Delpech, elle, s'est forgé son opinion depuis longtemps. Avec 15 bornes chaque jour au compteur de son vélo à assistance électrique, cette habitante de Saint-Étienne-du-Rouvray ne se voit pas lâcher le guidon pour un volant. Mais pas dans n'importe quelles conditions : "Ces aménagements, c'est bien, mais il faut en faire plus, notamment pour les racines et les nids-de-poule", assure-t-elle. Au risque de voir les vélos délaisser les pistes pour s'aventurer sur la route…
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