L'idée est née pendant le confinement. Soraya Ferahtia est alors à Paris et constate la difficulté pour les associations caritatives de maintenir leur distribution ou leur maraude envers les personnes dans le besoin. Elle lance alors le mouvement #PourEux sur les réseaux sociaux et l'idée prend de l'ampleur, comme le raconte Sophia Derbak, membre de l'organisation : "L'idée était d'impliquer des citoyens qui n'ont pas besoin d'être engagés dans une association ou un parti."
Cuisiner pour les autres
Le phénomène prend de l'ampleur très rapidement, notamment à Rouen. Gaëlle Flavigny est l'une des premières à s'y investir comme cuisinière bénévole. "Je me suis tout de suite dit que c'était génial", explique-t-elle. Exerçant comme agent commercial dans le textile, son travail a été mis à l'arrêt pendant le confinement mais, avec cette initiative, elle "s'est sentie utile, avec un rôle gratifiant que d'aider les autres". Surtout, la mise en œuvre est très facile pour cette famille de quatre personnes : "Nous faisions la cuisine pour cinq, ce qui permettait de laisser une part pour les sans-abri." Plus les jours passent et plus Gaëlle Flavigny améliore son organisation, avec l'ajout de bouteille d'eau, de produits d'hygiène, de livre ou même de chocolat. "Lorsque le livreur est venu pour la première fois récupérer un repas et qu'il m'a retranscrit ce que lui avait dit le sans-abri en recevant le plat, j'étais particulièrement émue."
Une organisation flexible
Grâce à une application mise en place par la coordination du mouvement #PourEux, cuisiniers et bénévoles s'organisent pour la récupération des repas. C'est à vélo que tout se passe ensuite, un mode de déplacement "que nous privilégions dans la dynamique de changement global après le confinement", indique Sophia Derbak. Enseignant en lycée, Xavier Renault parcourt ainsi Rouen avec son vélo et un sac à dos pour distribuer les repas aux sans-abri : "Je me suis dit que, quand j'avais du temps libre ou le week-end, donner un peu de temps pour les autres…" Avec cette période, il s'est dit que c'était "le bon moment" pour se mettre au service de ceux qui en ont besoin. Ce qui revient aussi, lors des échanges avec les bénévoles, c'est l'idée de flexibilité de ce mouvement. "Je donne déjà à deux associations tous les mois, mais financièrement, poursuit Gaëlle Flavigny. Là, c'est un don qui est matériel, que je peux adapter à mon rythme professionnel qui est irrégulier et donc qui ne me permet pas de m'engager facilement dans une association." Plus de 3 000 repas ont été distribués à Rouen depuis le lancement du mouvement qui a vocation à se pérenniser, même lorsque la crise sanitaire sera passée. 200 personnes bénéficient de cette générosité 100 % citoyenne.
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