Bouillais depuis 26 ans, Dominique Waag, guide conférencier, nous révèle les atouts de cette charmante bourgade de bord de Seine.
Comment le village s'est-il
développé ?
On suppose que l'occupation humaine est très ancienne à la Bouille. Sur les hauteurs, dans les forêts de La Londe et de Brotonne, des artefacts ont été exhumés lors de fouilles, notamment une belle mosaïque gallo-romaine aujourd'hui conservée au musée des antiquités de Rouen. L'existence du village est attestée à partir du XIe siècle. Le site, naturellement protégé des vents par la falaise, a très tôt été convoité pour son voisinage direct avec le fleuve. En effet, depuis toujours, la Bouille est un lieu de passage pour les navires qui relient Rouen au Havre, ce qui explique son développement. On retrouve encore dans le village une maison de pêcheur du XVe siècle inscrite aux monuments historiques, qui atteste de l'activité halieutique. On sait aussi que La Bouille armait un navire pour la pêche à la morue au large de Terre-Neuve. La Bouille fut surtout un point de rupture de charge. Des marchandises et des passagers étaient acheminés par voie d'eau depuis Rouen pour éviter de traverser les forêts peuplées de brigands. Ils prenaient ensuite la route pour prolonger leur voyage vers Bourgtheroulde, Bernay ou Pont-Audemer.
Quels sont les personnages qui ont marqué l'histoire de la Bouille ?
La vedette de La Bouille, c'est Hector Malot. L'écrivain, à qui l'on doit plus de 70 livres, s'est fait connaître avec son roman Sans famille. C'est un natif de La Bouille et sa maison familiale de bord de Seine est restée intacte. On raconte que le mât de beaupré d'un navire ayant une avarie de gouvernail a brisé la fenêtre de la chambre où se trouvait le nourrisson : un événement interprété par ses concitoyens comme la promesse d'un destin hors du commun. Mais l'aspect pittoresque du village a aussi attiré beaucoup de peintres notamment Pierre Eugène Duteurtre, Turner, Albert Lebourg mais aussi Pinchon et Sisley. Ils ont vanté les charmes de ce village, excursion à la mode pour les bourgeois rouennais.
Que reste-t-il du patrimoine de la Bouille aujourd'hui ?
C'est un village dont l'esprit a bien été préservé. À part quelques maisons réquisitionnées par les Allemands pendant l'Occupation pour leur situation privilégiée, il n'y a pas eu de destructions pendant la guerre. On y retrouve encore de nombreuses maisons à pans de bois dont les plus anciennes datent du XVe, mais aussi de belles maisons bourgeoises des XVIIIe et XIXe siècles. Au centre du village se dresse l'église gothique de la Madeleine. Elle abrite une statue très expressive de Saint Sébastien du XVe siècle mais aussi un vitrail offert par Hector Malot en souvenir de son père notaire, ainsi qu'une étonnante grisaille du XVIIe dédiée à Saint Brice. Le village conserve aussi un beau grenier à sel construit en pierre calcaire qui accueille régulièrement des expositions.
Tout cela contribue à faire de la Bouille un agréable lieu de promenade.
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