Pour traverser la crise liée au confinement, de nombreux commerces ont sollicité leurs clients avec des financements participatifs ou des bons d'achat. Michaël Féron, à la tête de la librairie Le Rêve de l'escalier, une institution de la rue Cauchoise à Rouen, a eu une idée différente. "C'était de faire appel aux gens en leur donnant la possibilité de faire un don tout en ayant, en échange, un objet ou une œuvre", explique-t-il. Michaël Féron lance alors un site internet pour présenter les œuvres mises en vente : des reproductions, des œuvres originales réalisées par des artistes ou encore des peintures que le gérant a lui-même réalisées pendant le confinement.
Garder un "souvenir"
"Je voulais quelque chose qui marque les gens par rapport à une situation difficile, inédite et les gens se sont dit que c'est gagnant-gagnant, en participant à la pérennité du lieu", raconte Michaël Féron. Le succès est là et surprend même le gérant qui se dit "agréablement surpris" de constater le soutien de ses clients, "très demandeurs de pouvoir aider le lieu". Quelques achats sont encore possibles, dont des créations de Michaël Féron comme des boîtes à gâteaux "où on ne sait pas ce qu'il y a dedans". Un "repas surprise avec un invité, surprise lui aussi" est également prévu au sein du Rêve de l'escalier, "en respectant les normes de distanciation sociale". Il s'agit de "faire en sorte que ce don soit atypique et réponde à une demande des clients", ajoute Michaël Féron.
Sans contracter de prêt
Grâce à cette solidarité, Le Rêve de l'escalier continue d'accueillir les clients et, surtout, Michaël Féron s'est sorti de la crise sans avoir besoin de faire appel aux banques : "La plus grande crainte c'était de ne pas pouvoir payer le loyer et les charges sans engager des prêts qui seraient difficiles à rembourser." Mais ce n'est pas le seul point qu'il retient : "Le plus important, ce sont tous les clients qui reviennent depuis le déconfinement et qui me montrent leur estime. Au-delà de l'aspect financier, le fait de se dire que l'on compte au quotidien pour les gens, c'est inestimable."
L'histoire de sa librairie, qui dure depuis 14 ans, se poursuit "dans de bonnes conditions et avec le plaisir de retrouver les clients", se réjouit-il. Pour Michaël Féron, les consommateurs sont "en attente de petites structures où ils peuvent discuter et échanger" et il pressent que ce besoin ne va faire que s'amplifier après la crise du Covid-19.
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