L'usine Renault de Sandouville a rouvert dans la nuit du jeudi 21 au vendredi 22 mai, deux semaines après avoir été condamnée pour mesures sanitaires jugées insuffisantes face au Covid-19, une reprise saluée par FO mais déplorée par la CGT.
Des centaines d'intérimaires de retour ?
L'usine avait fermé ses portes le 7 mai après la décision le jour même du tribunal judiciaire du Havre saisi par la CGT, premier syndicat du site. Le site avait repris partiellement son activité le 28 avril après l'avoir arrêtée le 16 mars à cause de l'épidémie. "C'est huit jours travaillés de perdus juste pour du formalisme", a estimé Gilles Henri, délégué CFE-CGC à Renault Sandouville. Un point de vue partagé par Fabien Gloaguen de FO, deuxième syndicat du site. Les deux délégués se sont dits "soulagés" par cette annonce de reprise. Cela "va sortir 700 familles de la précarité", argumente Fabien Gloaguen, puisque selon lui 700 intérimaires vont progressivement reprendre le travail dans les jours à venir. Renault Sandouville fait par ailleurs depuis plusieurs mois l'objet d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet du Havre pour recours abusif à l'intérim, à la suite d'un PV de l'inspection du travail.
Les critiques de la CGT
La CGT a, elle, vivement critiqué la réouverture. "On est toujours loin des exigences réglementaires. Ça leur a été rappelé mercredi soir par l'inspection du travail qui s'est fendue d'un courrier à ce sujet", a affirmé Gérard Le Corre de la CGT de Seine-Maritime. "Vrai point de blocage" selon la CGT, la direction refuse de donner plus de deux masques FFP2 par jour aux salariés qui travaillent avec et de leur accorder une pause toutes les heures comme le recommande l'Institut de recherche pour la santé et la sécurité au travail, en raison de l'effort cardio-vasculaire important entraîné par le port du masque.
"Pire que ça, les salariés vont faire des pauses à l'issue desquelles ils vont notamment boire et grignoter et remettre le même masque. On est très très loin des standards sanitaires : on ne remet pas un masque qu'on a enlevé", poursuit le syndicaliste. D'après lui, "il n'y a pas grand chose qui a changé dans l'usine malgré l'ordonnance judiciaire. Ils ont déplacé des zones d'attente pour éviter les phénomènes d'embouteillage et le non-respect des mesures barrières en rentrant dans les vestiaires."
Un protocole sanitaire inchangé
"On a juste ajouté une ligne sur l'analyse des risques psychosociaux sur" le protocole sanitaire, a de son côté indiqué Gilles Henri de la CFE-CGC. "Le protocole sanitaire n'a pas bougé d'un iota", ajoute Fabien Gloaguen de FO pour qui les demandes des juges étaient "administratives" et "pas sanitaires".
Avec AFP.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.