Les élèves ont commencé à retourner à l'école le mardi 12 mai, dans des conditions très particulières. Ils doivent notamment respecter les gestes barrières et ne pas avoir de contact physique entre eux. Les animateurs périscolaires, qui s'occupent de la garderie ou de la cantine, ont aussi dû s'adapter. L'un d'entre eux a accepté de témoigner : Maxime* travaille depuis deux ans dans une école primaire de l'agglomération rouennaise. "À l'annonce du déconfinement et de la déclaration de la réouverture des écoles, j'ai été pas mal dans le doute alors que la plupart d'autres pays dans le monde ont décidé de ne pas les rouvrir", raconte-t-il.
"C'est intenable"
Il a alors espéré que sa commune refuse de rouvrir les écoles ou décale au plus tard la reprise des classes, comme la Ville de Rouen où elle n'aura lieu que le lundi 25 mai. Ce n'est pas le cas de sa ville, située dans l'agglomération rouennaise, où l'école a repris : "Quand j'ai lu le protocole sanitaire qui a été envoyé par le ministère aux élus, je me suis dit que ce n'était pas des conditions de vie pour des élèves."
Maxime va jusqu'à parler de "maltraitance", alors que les enfants ne peuvent ni "jouer à leurs jeux habituels" ni "se toucher ou rentrer en contact", après deux mois passés en confinement. "C'est intenable, surtout dans le temps, de garder une école comme cela", s'inquiète-t-il. L'animateur périscolaire craint aussi une arrivée supplémentaire d'écoliers dans les prochaines semaines, avec la fin progressive du chômage partiel au 1er juin. "C'est déjà très compliqué avec les effectifs actuels. Dès qu'il y aura des effectifs supplémentaires, ça va devenir impossible."
Inquiétudes sur le bien-être des élèves
"Ils ne vont pas s'amuser"
Dans son établissement, les récréations vont être échelonnées entre les groupes d'enfants qui resteront avec le même enseignant et le même duo d'animateurs périscolaires. Il s'agira des seules sorties de la classe pour les écoliers. "Pour les enfants qui sont là de la garderie du matin jusqu'à celle du soir, ces enfants-là resteront presque 11 heures dans une même salle de classe, à rester dans leur coin, à leur table, sans aller voir les autres", s'inquiète Maxime qui veut alerter les parents sur ces conditions.
Le respect des nouvelles règles sanitaires
Maxime s'attend à des journées particulières : "On sera essentiellement des surveillants sanitaires. Quand il y en a un qui va aux toilettes, on l'accompagne. Il y a du marquage au sol partout et on surveille tout."
Pour l'animateur périscolaire, les enfants "ne vont pas s'amuser, ne vont pas apprendre grand-chose et risquent d'être traumatisés". "J'ai envie que ça se passe bien, ajoute-t-il. Mais il y a un consensus scientifique pour dire que c'est trop tôt cette reprise de l'école."
*Le prénom a été modifié pour préserver l'anonymat de la personne interrogée.
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