Installé depuis dix ans dans son atelier de la Bijude, au nord de Caen, il perpétue une tradition mise à mal par la crise et le changement de comportement des joueurs. "Je le vois grâce à l’activité d’un client qui tient une salle à Caen, observe ce natif de Villedieu-les-Poêles. Je change les tissus de ses tables trois à quatre fois moins souvent qu’auparavant..."
Un vrai métier d’art
Pourtant, son savoir-faire vaut de l’or. Le billard demeure un meuble de haute-précision. Taille des bandes, inclinaison, pose de l’ardoise, choix du bois et du tissu... rien n’est laissé au hasard. "C’est pour cela que je n’ai jamais lâché ce métier depuis mes débuts en 1987". Sa passion prend souvent le pas sur la fatigue accumulée à raison de 70 heures de travail hebdomadaires. Meuble d’exception, le billard traverse les générations. S’il en fabrique une quinzaine chaque année, il passe beaucoup de temps à en restaurer. "Il m’arrive de travailler sur des billards qui remontent à Louis-Philippe".
Compte tenu du poids, tout doit se démonter. "Quand il faut livrer un client dans le Midi, ou l’installer au premier étage, mieux vaut le transporter en pièces détachées" ! La table en ardoise peut à elle seule peser jusqu’à 500 kg, pour un poids d’ensemble qui peut atteindre une tonne.
A 47 ans, se pose déjà la question de la succession. "Le poids du meuble reste rebutant", a-t-il pu observer auprès des jeunes qu’il a accueillis en formation jusqu’à présent. L’ère des billardiers semble déjà appartenir au passé.
Pratique. Daniel Hulmel, ébéniste billardier, expose son travail jusqu’au 24 septembre sur la foire de Caen, avec notamment une démonstration de billard français, ce samedi 22 septembre (18h-21h) sur le stand de la chambre des métiers.
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