D'énormes camions militaires, mercredi 6 mai, étaient visibles dans les rues d'Alençon. Il s'agissait d'une extraordinaire chaîne de solidarité, pour fabriquer des surblouses pour le personnel hospitalier qui en manque.
Pour faire face à cette pénurie liée à la lutte contre le coronavirus, l'Institut Supérieur de Plasturgie d'Alençon (ISPA) a créé le lundi 30 mars un prototype de surblouse, décontaminable, réutilisable jusqu'à cinq fois, et recyclable en fin de vie, qui a été validé par le milieu hospitalier. Mais pour réaliser ces surblouses très attendues par le personnel de l'hôpital local, il fallait du plastique : SEMO, une entreprise du Pays Basque basée à Ogeu (Pyrénées-Atlantiques) en a offert 10 tonnes… et ce sont les militaires du 121e régiment du train basé à Montlhéry (Essonne), qui sont allés chercher ces rouleaux de matière première, et qui les ont transportés jusqu'à Alençon, dans le cadre de l'opération "Résilience" menée dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
Qui aurait imaginé cela, il y a encore quelques semaines ? "En six semaines et six week-ends, avec le plastique qu'on avait, on a déjà fabriqué 5 500 surblouses", explique Franck Steunou, directeur de l'ISPA. "On en fabrique désormais 100 chaque heure, avec l'objectif fixé par la préfecture, de 80 000. Alençon va fournir la Normandie en surblouses, grâce au bénévolat de 12 élèves ingénieurs de 2e et 3e année".
Ecoutez ici Franck Steunou.
Le directeur explique "qu'il a aussi fallu s'équiper en thermo-soudeuses pour le plastique. Les premières ont été prêtées par des entreprises locales, mais l'ARS vient d'en financer une". "On était dans l'impasse. Désormais, ces blouses sont fabriquées localement, donc pas de risque de pénurie. Et on peut les décontaminer au sein de nos équipements", précise Ninon Gauthier, secrétaire générale du centre hospitalier d'Alençon. "Et en fin de vie, l'ISPA recycle le plastique, donc c'est écologique !"
Ecoutez ici Ninon Gauthier.
Ces surblouses pour l'hôpital d'Alençon sont désormais fabriquées en interne par la Réserve Civique. 12 apprentis ingénieurs de l'ISPA sont également volontaires bénévoles depuis le début de cette aventure. Ils vont désormais travailler pour les autres hôpitaux. C'est "une énorme chaîne de solidarité entre l'ISPA, l'ARS, l'armée, le centre hospitalier et des industriels de la plasturgie, pour lutter contre le Covid", a souligné Françoise Tahéri, préfète de l'Orne, venue assister à cette livraison de plastique hors du commun en présence du Délégué militaire départemental.
Ecoutez ici Françoise Tahéri.
Du plastique a également été offert par des entreprises normandes du département de l'Eure.
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