La perspective du déconfinement peut générer des angoisses. Entretien avec le Dr Christian Navarre, psychiatre au centre hospitalier du Rouvray.
C'est normal d'avoir peur de ce déconfinement ?
"Oui, les informations que nous avons sont parfois confuses, contradictoires. Des discours alarmistes maintiennent cette crainte. On n'a pas guéri cette maladie avec le confinement, ce qui veut dire qu'on va se réintroduire dans un milieu 'dangereux', donc l'inquiétude est légitime. Mais il ne s'agit pas forcément d'angoisses pathologiques."
Comment composer avec cette inquiétude ?
"Il faut travailler sur soi et sur ce que l'on appelle la résilience. Il faut accepter un certain pourcentage de risque. Il s'agit de prendre le maximum de précautions, masques, distances, gel, etc. Il va falloir aussi peut-être plus limiter nos rapports sociaux, au moins jusqu'à l'arrivée d'un vaccin. Mais la vie doit reprendre ! La crise sociale et économique peut avoir des conséquences, paradoxalement, à terme, plus importantes que la crise sanitaire."
Comment discerner si ces angoisses sont pathologiques ?
"Ça ne peut pas devenir pathologique si c'est géré par le groupe et la solidarité. Nous sommes face à un problème collectif. Les gens ne sont pas nécessairement en demande d'un soutien psychologique existentiel. Ils veulent des réponses pratiques. C'est là la difficulté de la prise en charge. Nous pouvons aider à gérer le stress, avec la méditation, la relaxation, mais il n'empêche que, quand il faudra être au contact de l'autre, qui pourra ou pas, être porteur du virus, ça, ce sera un principe de réalité."
Le Dr Christian Navarre est l'auteur de Du traumatisme collectif à la catastrophe individuelle, paru aux éditions Philippe Duval.
Le Dr Christian Navarre était l'invité de Paroles d'experts, le mardi 28 avril, en direct sur Tendance Ouest.
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