Président du Département de Seine-Maritime, Bertrand Bellanger aborde en exclusivité pour Tendance Ouest, la gestion de la crise du coronavirus et la préparation du déconfinement.
Comment envisagez-vous la réouverture des collèges ?
"Nous avons, en Seine-Maritime, 109 collèges qu'il convient de remettre en ordre de bataille pour accueillir, dans les meilleures conditions possible, sanitaires et d'enseignement, les élèves. Aujourd'hui, on constate que, grâce à nos outils technologiques, beaucoup de collégiens ont gardé le contact, ont envoyé du travail par Internet, mais pas tous. Les enfants qui décrochent sont souvent issus des milieux les plus défavorisés et, ce qui est important en permettant le retour des enfants qui sont en risque de décrochage, c'est d'éviter que cette crise ne soit préjudiciable et ne développe les fractures. C'est important que les enfants qui sont en risque de décrochage retournent en classe."
Pourquoi le Département a-t-il passé commande de 700 000 masques ?
"Ce sont, pour la plupart, des masques chirurgicaux. Il y a 50 000 masques qui ont été commandés aussi auprès de la plateforme Résilience : il s'agit de masques grand public, en tissu et lavables. Cette plateforme fédère toutes les associations et entreprises du secteur de l'insertion, dont certaines en Seine-Maritime, ce qui nous a convaincus de passer commande là-dessus. Ces masques ont été commandés auprès de différents fournisseurs et, entre le 6 et le 12 mai, nous devrions être livrés en quantité suffisante pour équiper l'ensemble des collaborateurs du Département. C'est important car beaucoup sont en contact avec le public et nous protégeons ainsi la population. C'est le cas des 1 200 agents qui sont au service des collégiens."
Comment les centres médico-sociaux se sont-ils adaptés face au Covid-19 ?
"J'ai souhaité à la fois protéger nos agents et garantir à nos concitoyens l'essentiel des services au public. Nous avons fermé nos centres médico-sociaux, mais une permanence téléphonique a été mise en place pour garder le contact avec les familles et pour mettre en place des rendez-vous. Pour la petite enfance, nous avons permis d'avoir des rendez-vous avec les personnels compétents pour les vaccinations et les visites de nourrissons."
Quel est le travail du laboratoire départemental dans cette crise ?
"Une convention a été signée entre le laboratoire agro-vétérinaire, l'un des plus gros laboratoires de France, et le Centre Becquerel pour effectuer des tests allant de l'extraction du virus et d'amplification pour constater sa présence. Mais l'interprétation reste du ressort des médecins biologistes du Centre Henri-Becquerel. Nous sommes un back-office avec sept agents mobilisés et tout le matériel disponible car l'Agence régionale de santé de Normandie fixe l'objectif de 3 000 tests par jour dans la région donc, le laboratoire départemental va prendre sa part."
Quelles aides sont mises en place par le Département pour les communes ?
"Hier (lundi 27 avril, NDLR), toutes les délibérations étudiées lors de la commission permanente ont été votées à l'unanimité avec un débat extrêmement constructif par tous les élus. Parmi ces délibérations, il y en a une pour neutraliser le délai de la crise sanitaire pour les communes et les intercommunalités dans les aides que le Département leur apporte. Depuis cinq ans, nous avons développé des dispositifs d'aide aux communes, notamment pour les plus petites. 18 millions d'euros ont été engagés l'an dernier par le Département mais, malgré tout, nous nous attendons sur l'année 2020 à une baisse du volume des aides car nous voyons bien que le pays est arrêté."
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