Trois questions à Jean-Marie Charon, chercheur au CNRS, spécialiste des médias.
C'est une période compliquée pour les médias cette pandémie ?
"Il y a déjà un premier constat, c'est que toute une partie de ce qui était le contenu de bon nombre de médias - je pense notamment aux médias locaux qui consacraient beaucoup de temps à la vie locale, la vie associative ou la vie culturelle -, tout ça a disparu. La presse régionale a été obligée de réorganiser complètement son information, souvent d'ailleurs pour la consacrer à la pandémie et à la manière de s'en prémunir."
À long terme, c'est une bonne ou une mauvaise chose ?
"Je pense que fondamentalement, c'est quelque chose de très mauvais, la publicité est en train de complètement disparaître à la radio, la télé et sur certains sites d'info. Pour la presse écrite, se surajoute le fait qu'on trouve beaucoup moins de points de vente des journaux ou de distributeurs. Le paradoxe, c'est que les médias ont moins de moyens, mais on constate un retour d'intérêt pour les radios, notamment celles qui ont des plages d'informations. Les télévisions sont beaucoup regardées, y compris 'les anciennes chaînes', et puis les sites d'information de la presse écrite sont consultés."
Il y aura des bouleversements en profondeur ?
"Les modes d'écoute, les modes de rapport aux médias sont en train de changer. Par exemple sur la presse écrite, le basculement de l'imprimé vers le numérique va s'accélérer. Il va y avoir à s'interroger sur ce que l'on appelle la hiérarchie de l'information. Il est probable que pendant des années, peut-être même de manière très durable, on voit s'installer une nouvelle hiérarchie de l'information."
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