Placée cette année sous le signe du renouveau, la Techno Parade, conçue comme un festival mobile des nombreux courants de la techno, a privilégié une programmation plus exigeante, faisant la part belle aux petits labels et beaucoup moins axée sur les succès commerciaux.
Peu connu du grand public, le DJ français Agoria, référence de la scène électronique et cofondateur des Nuits sonores de Lyon et du label InFiné, était ainsi le parrain 2012.
"On a eu la volonté de faire connaître des artistes moins connus et des courants pointus comme la techno minimale, la trans ou le hardcore. Avec cette mutation artistique, il y a un désir de nouvelle légitimité", a souligné Techynopol, l'association pour la reconnaissance des musiques électroniques qui a créé la Techno Parade en 1998.
Le défilé 2012 a mis l'accent sur le "Dubstep", rythme techno très tendance né à Londres, marqué par des basses profondes, illustrant le renouveau permanent des musiques électroniques.
Sous un déluge de décibels et une foule aussi joyeuse que compacte, de moins de 30 ans en grande majorité, le cortège s'est étiré sur près de 5 km, après un prélude à la Nation transformée dès 12H00 en "dancefloor" géant.
Le coup d'envoi a été donné par la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, son prédécesseur Jack Lang et Jean-Michel Jarre. Au côté de Bruno Julliard, maire adjoint de Paris en charge de la Culture, Mme Filippetti, en jogging et baskets, s'est offert un bain de foule en allant à la découverte des "sound systems".
Sur le char du Maroc, invité d'honneur de la Techno Parade, la ministre a tiré des fusées de confettis, déclenchant la longue parade par le boulevard Diderot. Au même instant, quelques personnes se réclamant du Mouvement du 20 février ont déployé deux banderoles sur lesquelles étaient écrit: "Au Maroc, ce n'est pas la fête" et "C'est la fête des détenus politiques". Il n'y a eu ni incident, ni intervention des forces de l'ordre.
Confiant être fan notamment des "Daft Punk", Mme Filippetti a fait part à l'AFP de son intention d'accompagner Technopol dans l'élaboration d'une charte du disc-jockey. A terme, l'association préconise la reconnaissance du DJ comme "artiste interprète" et de ses "mixs" comme des oeuvres. Déjà, à l'initiative de Technopol, la Sacem, qui répartit les droits aux artistes, rémunère les DJs sociétaires au titre d'"arrangeurs".
Lors d'un point de presse, la ministre, interrogée sur sa récente décision d'annuler plusieurs projets culturels, a estimé que "la culture a plus que jamais sa place en temps de crise (...). Aujourd'hui, avec la musique et la patrimoine, on est dans des choses qui nous élèvent, qui nous sortent de notre condition".
"Quand on réduit des dépenses lourdes en investissements, on dégage en même temps des marges de manoeuvre pour aider la création vivante. Ma priorité est bien de montrer que la culture, c'est vivant sur tout le territoire. La Techno Parade est l'un des évènements majeurs de cette culture vivante", a dit encore Mme Filippetti.
Vers 18H00, les premiers chars sont arrivés place d'Italie où un nouveau "dancefloor" devait être organisé jusqu'à 20H00, avant trois soirées officielles à la Grande Halle de la Villette, sous le pont Alexandre III à Paris et à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine).
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