Pierre Wantiez, Directeur général du Havre AC (Ligue2) était l'invité de Paroles d'experts, le mercredi 15 avril.
Comment on vit cette situation, cette mise à l'arrêt au Havre ?
"On est tous un peu sous le choc quand même, parce que c'est arrivé très vite. Un club de foot, c'est une ruche avec des compétitions toutes les semaines et d'un seul coup, tout s'est arrêté, c'est vrai que c'est brutal. Après, il y a des priorités et le vrai enjeu, c'est la santé pour tout le monde. Donc on s'adapte, mais avec quand même un peu d'impatience maintenant."
Les clubs de foot sont des entreprises qui, comme les autres, sont en difficulté ?
"D'autant plus que nous, on a une économie qui est pour une large part dépendante des droits télé. Aujourd'hui, les diffuseurs ne veulent pas payer le reste des contrats, ce qu'on peut comprendre, parce que les matchs n'ont pas lieu. Par contre, ils ne veulent pas payer pour des matchs qui ont déjà été joués et ça, c'est un petit peu plus désagréable. L'autre problème, c'est qu'il n'y a plus de manifestation, donc plus de recettes. Il n'est pas question de pleurer sur le sort du football pro, mais on est forcément très impactés."
Il faut s'attendre à des bouleversements profonds ?
"Il y a plusieurs solutions. On peut avoir des clubs qui vont comprendre ce qui s'est passé et qui vont percevoir la fragilité de notre modèle économique et puis il y a ceux qui vont dire 'on est passé au travers' et qui vont continuer. Cette hypothèse, je la redoute parce qu'elle est dangereuse. Quand j'entends certains parler d'un grand emprunt de 4 à 500 millions d'euros avec 8 à 10 % d'intérêt qu'on remboursera, j'ai l'impression que c'est une fuite en avant et clairement le Havre ne sera pas dans cette démarche-là."
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