"L'Orne perdra 517 élèves dans le premier degré à la rentrée de septembre 2020. Avec les attributions du rectorat liées à la ruralité, on passe de moins 26 à moins 23 postes dans le 1er degré, alors que près de la moitié des élèves sont en secteur rural", avait dénoncé le Snuipp-FSU avant la réunion de CTSD (Comité technique spécial départemental) qui s'est tenue vendredi matin 10 avril à Alençon. L'antenne ornaise du syndicat majoritaire chez les enseignants du 1er degré compare avec un autre département de la même académie, la Seine-Maritime, "qui va perdre bien davantage : 1 124 élèves, où seulement 9 % d'entre eux sont scolarisés en zone rurale, mais qui va gagner 36 postes".
Avec 23 postes en moins et en l'absence de fermeture de classes dans les communes rurales, "la Directrice académique des services de l'Éducation nationale (Dasen) de l'Orne a été contrainte de supprimer des ouvertures de classes qu'elle avait prévues elle-même avant l'annonce ministérielle", selon le syndicat, avec "le seuil de 12 élèves qui ne pourra pas être respecté dans certaines classes prioritaires qui auraient dû être dédoublées". Pour le Snuipp-FSU : "la Dasen remplace une carte scolaire inacceptable… par une autre carte scolaire inacceptable".
Le discours est évidemment différent à l'Inspection d'académie. Françoise Moncada, la Dasen, explique que "la réunion de CTSD s'est déroulée en visioconférence dans un climat très constructif, avec l'ensemble des organisations syndicales". Concernant les évolutions, "certes avec les annonces du ministre, la carte scolaire ornaise a dû être profondément remaniée, mais on ne ferme que cinq classes au lieu des 30 fermetures initialement prévues, dont certaines en accord avec les élus après de longs mois de travail pour préparer l'avenir".
"Dans l'Orne, on a perdu 1 600 écoliers en trois ans et pour l'instant on n'a pas rendu de poste, mais ça ne va pas pouvoir durer", prévoit l'inspectrice d'académie. Et d'expliquer : "si rien n'est fait, d'ici 10 ans j'aurai fermé la moitié des écoles de l'Orne. L'école ne peut pas à elle seule sauver le village. Ce qu'il faut, c'est de l'attractivité, ramener de la population." Et elle explique continuer le travail entamé depuis de longs mois, "par exemple à Mortagne-au-Perche, on ferme non pas une classe, mais une école maternelle entière. Mais dans le même temps avec les élus, on crée un pôle avec du lien entre la crèche, la maternelle, le périscolaire."
Pour la Directrice des services académiques, "en septembre prochain dans l'Orne, des écoles vont ouvrir avec 14 élèves par classe, on n'est plus dans de la logique pédagogique ! Refuser aujourd'hui cette évidence, c'est reculer pour moins bien sauter demain."
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