Vendredi 10 avril, le directeur du Centre hospitalier intercommunal Alençon-Mamers (CHICAM) Jérôme Le Brière et le maire d'Alençon Emmanuel Darcissac, président du Conseil de surveillance de l'hôpital, ont dressé un point local, dans la lutte contre le coronavirus.
Un manque cruel de surblouses
Comme tous les hôpitaux, celui d'Alençon a adapté sa capacité pour être en mesure de répondre au besoin d'accueil des patients atteints du Covid-19. Ainsi, de huit lits de réanimation et huit lits de soins continus en temps normal, la capacité a été poussée à 16 lits de réanimation auxquels s'ajoutent une dizaine de lits qui sont armés de respirateurs, soit une capacité d'accueil maximale d'une trentaine de malades. L'hôpital a constaté une poussée d'activité depuis une dizaine de jours.
Au CHIC, 10 patients était ce vendredi 10 avril en réanimation, entre 25 et 30 autres étaient en unité Covid. Le CHIC déplore trois décès de patients depuis le début de l'épidémie. Entre 10 et 15 soignants du CHIC sont atteints du Covid, tous ont été évincés de l'hôpital et sont à leur domicile pour au moins 14 jours. Le directeur confirme qu'à ce jour il n'y a plus de problème de manque de masques (ni classiques, ni FFP2) au sein du CHIC, mais il se dit très inquiet quant au manque de surblouses pour protéger le personnel. Il explique travailler à trouver une solution avec l'Institut supérieur de plasturgie d'Alençon (ISPA). " C'est notre préoccupation majeure ", a-t-il déclaré.
Du personnel "en réserve"
Au niveau des effectifs en personnels, le directeur a expliqué que "certains comme des infirmières ou des anesthésistes pourraient manquer", mais pour les autres, il a affirmé "en avoir en réserve". Il a toutefois admis "pouvoir être en difficulté s'il fallait ouvrir d'autres unités Covid", mais les hôpitaux et diverses structures de santé de l'Orne travaillent en réseau. Par exemple "des soignants du Centre psychothérapique d'Alençon sont allés en renfort à l'EHPAD de Sées", dont plusieurs personnels étaient atteints par le Covid, donc indisponibles au service.
Le directeur a expliqué que l'aspect psychologique est actuellement difficile pour les pensionnaires des EHPAD, qui sont tous en confinement, mais aussi pour les familles puisqu'en cas de décès, "il n'y a souvent plus de présentation de corps avec des mises en bière immédiate".
Enfin, au nom de tout le personnel, le directeur a adressé ses remerciements à tous ceux qui ont eu des gestes de solidarité envers le personnel soignant, "ça fait chaud au cœur des équipes". Et de conclure : "Tous m'ont demandé de vous transmettre un message : ce week-end, même s'il fait beau, restez chez vous, il n'y aurait rien de pire qu'un effet rebond de la contamination par le virus."
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