Changement de doctrine au sommet de l'État. Les masques, jugés dans un premier temps inutiles lorsque l'on n'était pas malade, sont désormais recommandés pour tous. Mais ils viennent à manquer. Les masques chirurgicaux et FFP2 sont réservés aux personnels soignants. Mais d'autres masques, dits alternatifs, viennent apporter un complément bienvenu, notamment pour les ceux qui travaillent en contact avec du public. La maison de couture Romain Brifault à Rouen, spécialisée dans le sur-mesure, s'est engagée dans la démarche, portée par la filière mode et luxe textile française. Elle fait partie des quatre entreprises normandes à avoir reçu l'agrément de la Direction générale de l'armement (DGA) pour cette production. "On a dû faire une batterie de tests très poussés avec de nombreux prototypes, de nombreuses associations de matière et de nombreux modèles différents", précise Alexandre Brifault, directeur général de la maison de couture Brifault avec son frère Romain, le créateur. Deux modèles de masque ont été validés, l'un 100 % coton et l'autre 50 % polyester et 50 % coton.
Alexandre et Romain Brifault. - Romain Brifault
Des tissus bien spécifiques, qui font aussi l'objet de contrôles systématiques. "Ça dépend du grammage, du nombre de fils en chaînes, du nombre de fils en trame, du traitement du tissu, c'est vraiment très technique", précise le dirigeant.
Alexandre Brifault
La production a commencé il y a trois semaines et l'entreprise pense pouvoir en fabriquer plusieurs dizaines de milliers, sans donner de chiffres précis. "Ce qui est compliqué à gérer, c'est l'approvisionnement en matière première, qui commence à faire défaut."
Alexandre Brifault
80 % de l'activité de l'entreprise est désormais tournée vers la fabrication de ces masques, ainsi que de surblouses à destination des hôpitaux. De quoi mettre fin au chômage partiel dans ces ateliers, puisque l'activité devrait reprendre à 100 %, "d'ici dix jours", selon Alexandre Brifault et occuper "plusieurs dizaines de personnes", en Normandie et dans d'autres ateliers en France.
De quoi participer à l'effort de la nation, bien loin des habituels podiums. "On le fait avec une certaine forme de fierté pour notre pays. On a le sentiment d'être utiles", conclut Alexandre Brifault.
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