Le Docteur Alain Delmas est médecin à l'EHPAD (Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) des Andaines et Audrey Chesneau en est l'infirmière coordinatrice, dans le sud du Bocage. Pour l'instant, aucun cas de Covid-19 chez les résidents de l'EHPAD, tous confinés dans leur chambre.
"Au quotidien, on a changé d'uniforme. On était en tenue de ville avec une blouse. Maintenant, on est en tenue de bloc opératoire avec masque, retrait complet des bagues et des montres. On prend notre température en arrivant et en partant, on se passe encore plus de gel sur les mains, il y a des flacons partout", témoigne Alain Delmas. "Les mesures évoluent jour après jour. On est à un stade où on peut difficilement en mettre davantage parce qu'on arrive au confinement total des résidents. On s'est préparé au maximum en cas éventuel de Covid, pour que ça se passe dans les meilleures conditions, avec un service dédié", précise Audrey Chesneau.
À la question "est-ce qu'on est vraiment préparé à une telle situation", la réponse du Docteur Delmas fuse : "moi, c'est ma cinquantième année de médecine et je n'ai jamais vu de situation de ce type. J'ai déjà vécu des situations de médecine de catastrophe, mais là, on n'est pas préparé à un confinement, dans l'établissement, mais aussi à l'extérieur, donc il faut gérer psychologiquement les équipes." Concernant les pensionnaires, "on a anticipé les décisions d'isolement, ils sont privés de leurs proches, mais on a mis en place des dispositifs du type webcam. Ils perçoivent qu'on est en situation de crise, ça les inquiète", explique le docteur. Et Audrey Chesneau d'ajouter : "Ils sont habitués à vivre ensemble au moment des repas ou l'après-midi, mais là, ils sont totalement confinés dans leur chambre et ça risque d'être dur psychologiquement. On va devoir passer les voir davantage pour qu'ils puissent exprimer leurs inquiétudes, ils se demandent pourquoi tant de mesure pour un virus."
Pensez-vous à vous ? Aux risques éventuels que vous prenez ? Au virus que vous risquez de ramener à la maison ?
"Oui, on y pense. On a été confronté au fil des années à des méningites ou à autre chose. Oui, on peut ramener", confie le médecin. "On part du principe que c'est notre métier, c'est comme ça. Chacun réagit différemment. Mais de toute façon, il n'y a pas le choix", commente Audrey Chesneau. Et quand on leur demande quel est leur message au grand public, ils répondent d'une même voix : "RESTEZ CONFINES CHEZ VOUS". Avant de préciser : "La vie va continuer, c'est un mauvais passage, mais on va y arriver ! Et l'après Covid-19 sera sans doute différent dans la vie, dans les familles."
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