Historiquement, c’était celle des antiquaires. Aujourd’hui, seule une poignée d’entre eux subsiste. "Ceux qui restent sont propriétaires. Les autres partent. Les loyers sont trop chers", estime Thomas Ceyssel, antiquaire depuis neuf ans. La désaffection du public pour "l’ancien" est une autre cause de la disparition progressive de ses collègues. "Aujourd’hui, on n’investit plus dans une commode".
"La rue de la soif"
La piétonnisation de la rue, en avril 2009, aurait aussi favorisé la croissance des bars. "Résultat, nous étions seize il y a dix ans, nous sommes six aujourd’hui". "C’est devenu ici la rue de la soif !" constate Mario Basnier, qui tente de résister à cette évolution. Ugur Lalemeke, son voisin, aux commandes du bar L’Imprévu, tempère. "Ça bouge les jeudi, vendredi et samedi soir. Mais le reste de la semaine, c’est calme".
En été, les touristes ont remplacé les étudiants aux terrasses. Mais depuis la rentrée, ils ont commencé à réinvestir chaises et tables et faute souvent de place, aiment à discuter debout et verre à la main, devant les estaminets. Comme Au Vertigo et son ambiance quasi médiévale ou au Broc’Café, géré "à la cool". Un "Salut" est préféré au "Bonjour" et le tutoiement, presque de rigueur.
Cette montée en puissance des cafés ne fait pas non plus l’affaire de l’immobilier. "Il a pris une claque, note Corinne Barré, dont l’agence se situe à quelques pas. On ne loue plus, on brade. Je viens de louer un deux pièces 320 € par mois. Avant, le loyer était de 450 ! Ce n’est plus du tout le même marché". A la vente, le constat est identique. Les biens qui donnent sur la rue sont dévalués. "J’ai mis deux ans à vendre un superbe triplex, à un prix sacrifié".
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