Dans l'Orne, syndicat d'enseignants et parlementaires s'insurgent chacun de leur côté contre la tenue de la réunion de fixation de la carte scolaire 2020, en plein confinement lié à l'épidémie de coronavirus.
Coronavirus, la France compte ses morts, mais dans l'Orne on va se réunir pour fixer les fermetures de classes à la rentrée de septembre 2020. Le jeudi 19 mars, le syndicat Snuipp-Fsu s'est insurgé le premier de cette situation ubuesque. Au départ, explique le Snuipp, "cette réunion de CDEN (Conseil départemental de l'Éducation nationale, NDLR) était programmée le 2 avril, mais elle a été avancée au 31 mars, une manifestation nationale des personnels de l'Éducation nationale était prévue ce jour-là, avant l'épidémie de coronavirus. Simple coïncidence ?", interroge le syndicat, qui avait alerté sur ces fermetures de classes dès janvier 2020.
Les élus s'en mêlent
Quelques jours plus tard, sans même avoir pris la peine d'en informer le principal syndicat d'enseignants dans le département, les trois députés, les deux sénateurs et le président du Conseil général de l'Orne ont annoncé avoir écrit au ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, pour lui réclamer, compte tenu des circonstances, une année blanche, sans aucune fermeture de classes.
Finalement, le mardi 31 mars, ce sont deux réunions de CTSD (Comité technique spécial départemental) et CDEN qui sont programmées, mais elles seront sans doute boycottées et d'autres auront lieu dix jours après, comme le prévoient les textes. "Je n'avais pas le choix de convoquer ces réunions, je suis contrainte par les délais réglementaires. La période de réserve liée aux élections municipales a retardé la procédure, et la date butoir approche", explique à Tendance Ouest Françoise Moncada, Directrice académique des services de l'éducation nationale (Dasen) de l'Orne.
Elle précise : "mais les modifications d'effectifs avaient été communiquées avant aux maires", confirmant 30 fermetures de classes dans le 1er degré. "Mais j'en ouvre aussi huit : quatre ordinaires et quatre pour le dédoublement CP/CE1", précise-t-elle. "Et je crée sept postes et demi (1 psy, 1 en handicap, 2.5 en inclusion, 2 en Clis, 1 chargé de mission 2024)", précise-t-elle encore. Si le Snuipp explique que "ce sont des enseignants seuls, confinés chez eux et déjà stressés par le coronavirus, qui vont apprendre la suppression de leur classe", la Dasen répond que "les années précédentes, lorsque ses services prévenaient les enseignants concernés, c'était aussi en les appelant chez eux en dehors des heures de classes".
Quant à l'action des élus ornais auprès du ministre, la Dasen se dit "extrêmement surprise. Je croyais travailler en confiance avec eux", nous a-t-elle déclaré, avant de conclure "mais ce n'est pas la peine d'en rajouter".
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