Martin Steffens
Martin Steffens (piste 2)
Rencontre avec Martin Steffens, père de famille, professeur de philosophie en hypokhâgne et khâgne et auteur de nombreux livres.
Vous êtes converti depuis plus de quinze ans. Comment cela s'est-il passé ?
"À partir de l'adolescence, je me suis éloigné de l'héritage chrétien transmis par mes parents. Durant l'année scolaire 2002-2003, alors que je préparais l'agrégation de philosophie, touché par la beauté environnante, j'éprouvais des joies gratuites, inexpliquées, avec cette nécessité de dire merci. Mais 'merci qui ?' Au début, je l'adressais à la vie. Au fur et à mesure, m'est venu l'appel d'un dieu personnel. Puis j'ai fait une retraite de huit jours chez les jésuites. J'en suis sorti chrétien et catholique."
Votre conversion a-t-elle changé votre manière d'enseigner la philosophie ?
"Oui, totalement ! Avant, comme beaucoup de mes confrères, j'avais une conception négative de ma mission : 'inquiéter' les préjugés de mes élèves pour aiguiser leur esprit critique. Il le faut, mais pas uniquement. Depuis ma conversion, je pars des préjugés de mes étudiants pour révéler la part de vérité qu'ils contiennent. Je construis, avec eux, leur pensée."
En tant que père, êtes-vous préoccupé par la transmission de la foi ?
"La foi est un mystère, qui nous dépasse par le haut. Éléonore, ma fille de 9 ans, nous épate. Elle a une vie spirituelle autonome. Transmettre là-dessus n'aurait pas de sens. En matière de transmission, je crois au bain dans lequel se trouve l'enfant, à la cohérence de vie. Et si, un jour, vos enfants envoient tout balader, il faut juste se taire, prier, peut-être souffrir. Mais être toujours là."
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