Christian Navarre est psychiatre hospitalier à Rouen.
Comment qualifier cette période de confinement inédite ?
"Même si ces mesures sont tout à fait légitimes au niveau infectieux, cela entraîne quand même un choc psychologique collectif. Nos sociétés occidentales prônent l'hyperactivité, l'efficacité, parfois même l'individualisme. Tout à coup, on se retrouve enfermés, avec sa famille, pour certains avec une certaine promiscuité, en appartement. C'est un vide que nous n'avons plus l'habitude de vivre comme quelque chose de reposant. Le cerveau ne s'adapte pas en 24 heures, il faut des jours d'adaptation. C'est pour cela que l'on peut comprendre, sans les excuser, les difficultés de certains concitoyens à obéir aux consignes. D'une certaine façon, ils ne sont pas en état psychologique d'avoir déjà fait la bascule dans la gestion du temps."
Quelles précautions à prendre justement, en famille ?
"D'abord, il faut mettre au point un emploi du temps strict, tenter d'avoir des repères. Faire du sport de telle heure à telle heure, chez soi, manger équilibrer, dormir beaucoup, pour renforcer les défenses immunitaires, lire, mais aussi apprendre à méditer, à respirer. Il y a beaucoup de 'tutos' en la matière. Nous n'avons plus l'habitude, sur le plan spirituel, de gérer le temps, de gérer ce retour sur nous-mêmes qu'oblige le confinement."
Faut-il déconnecter des informations ?
"On est tentés, c'est comme une addiction, d'être toujours au courant. Mais il faudrait peut-être aussi tenter de dire : 'je ferai le point tous les jours à telle heure'. Le reste du temps, on s'en abstient."
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