"Mesdames et messieurs, bon débat." C'est après avoir lâché cette formule que le maire sortant de Caen Joël Bruneau a quitté notre plateau, le mercredi 4 mars. "Je veux marquer les esprits, je suis le représentant de l'ordre républicain, la condition de la démocratie", a poursuivi l'élu, encore marqué par les dégradations dans sa permanence, survenues quatre jours plus tôt à l'occasion d'une manifestation spontanée contre l'usage de l'article 49-3 par le gouvernement sur la réforme des retraites. Déjà, avant la prise d'antenne, le maire avait à peine salué ses adversaires, à qui il reproche de "minimiser les choses". "Rien ne peut jamais justifier la violence, quel que soit le contexte national", estime Joël Bruneau, allant jusqu'à dénoncer "des partis de gauche traditionnels gangrenés par l'extrême gauche".
Impliquer les citoyens
Directement visé, Gilles Déterville a eu le temps de répondre à Joël Bruneau avant son départ : "Nous n'avons rien à voir avec les exactions, vous le savez." Isabelle Gilbert s'est quant à elle rappelée au bon souvenir du maire : "La permanence du RN a été saccagée quatre fois de suite pendant les élections régionales de 2015, on ne vous a pas entendu." Pour Rudy L'Orphelin, "cette façon de partir sans même écouter les réponses de ses adversaires abîme encore plus le débat public. J'ai fait partie de ceux qui ont défilé, pas de ceux qui étaient en marge pour vandaliser." "Nous n'avons, bien sûr, pas participé au saccage", renchérit Philippe Velten. "Notre liste comprend une majorité de personnes non encartées. C'est une façon de ré-impliquer les citoyens très concrètement vers la politique, pour proposer un projet positif, qui m'engage d'autant plus à être exemplaire." Pour Pierre Casevitz, la Ville doit prendre position sur le sujet de la réforme des retraites : "on rencontre beaucoup de gens qui vivent avec des petites retraites et c'est à la mairie que l'on demande de pallier." Gilles Déterville abonde dans son sens et en profite pour rappeler que, s'il est élu, une partie du budget d'investissement sera fléchée par les conseils de quartier. Isabelle Gilbert, elle, propose le référendum d'initiative citoyenne, "pour permettre à la population de s'exprimer sur certains grands projets. Je suis étonnée de rencontrer autant de citoyens qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales." Aurélien Guidi déplore le manque de dialogue et d'écoute sur la réforme des retraites. "Les citoyens qui manifestent, s'ils ont le sentiment que voter ne sert à rien, alors, ils risquent de basculer dans la violence. Il faut trouver des mesures d'apaisement. Cela passe, au niveau local, par une écoute du citoyen tout au long du mandat."
Découvrez ici les résultats des élections municipales 2020 à Caen.
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