Bernard Kudlak, directeur du Cirque Plume, répond aux questions de Tendance Ouest.
Cela fait 36 ans que le Cirque Plume existe, comment a commencé cette histoire ?
"J'ai commencé à faire de la fanfare, avant le Cirque Plume, et en même temps que les gens qui l'ont créé. Nous avons appris à monter sur une corde, jongler, cracher du feu, etc. Nous avons monté un spectacle, c'est comme cela que j'ai senti l'envie de rentrer dans l'univers du cirque. Ce spectacle a plutôt bien marché, et nous avons répondu au rêve que nous avions quand nous étions adolescents : nous avons monté un cirque. Le cirque, en tant qu'art marginal, était parfait pour nous. À cette époque, cet art s'essoufflait complètement. Artistiquement, il me permettait de créer de la poésie en actes et cela a été une des identités du Cirque Plume."
Quel bilan tirez-vous de toutes ces années de spectacles ?
"Pour moi, chaque spectacle est un être vivant, il s'inscrit dans quelque chose de collectif. Le spectacle est spécifique car il arrive à un moment donné, avec des artistes donnés, avec une histoire donnée. Effectivement, chacun des spectacles résonne des spectacles précédents, ou du contexte, de l'âge, des rencontres… C'est une sorte de symbiose."
En quoi consiste La dernière saison ?
"Le projet était d'intégrer dans le spectacle des émotions, la poésie et l'amour de la nature et des éléments de la nature. Le tout en une dernière saison, qui est la dernière saison du Cirque Plume, mais aussi en lien avec les saisons naturelles. Aujourd'hui, avec la bêtise humaine concernant l'environnement, on n'est pas loin de la dernière saison de l'humanité et du vivant sur la Terre. Le spectacle est très musical. Nous voulons partager notre poésie avec le public mais la cinquième saison, la dernière, elle existe aujourd'hui : c'est le plastique, la pollution et on en parle dans ce spectacle."
Pourquoi la volonté d'arrêter ?
"Parce que les fondateurs, assez jeunes en 1983, maintenant sont vieux, il faut laisser la place aux jeunes ! (rires)."
Vous n'avez pas pensé à passer le flambeau ?
"L'héritage vit à travers toutes les compagnies de cirque qui existent aujourd'hui. Économiquement parlant, nous avons construit cela pendant 30 ans. Notre succès est assez grand, mais le risque pris est colossal. À chaque spectacle, on relance les dés et on sait qu'on peut faire faillite dans les deux mois qui suivent. Pour ma part, avant de finir, je crée deux expositions en Franche-Comté, à la Saline d'Arc-et-Senans, sur la compagnie. L'une avec des photos et des installations et l'autre sur les destins liés au cirque. Il y aura donc un événement muséal pour la fin de la carrière du cirque."
Pratique. Du 13 au 29 mars, à 17 ou 20 heures selon les jours. Dès 5 ans. De 8 à 25 euros.
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